vendredi 24 septembre 2004

Sonates de Beethoven (Cité de la Musique - 22 Septembre 2004)

Sonate N°28 opus 101

Cette musique se promène, comme un ruisseau parfois presque figé, parfois galopant, dans des paysages contrastés, de mouvements lents en mouvements rapides, avec une vivacité lumineuse et évidente, une simplicité conquérante, émaillée tout du long de surprises et d'inventions.

Magnifique.

Sonate N°31 opus 110

Ici, le discours se complique. De passages mozartiens, en fugues plaintives, j'ai plus l'impression de naviguer dans du brouillard. Manque de concentration de ma part, sans doute. En tous cas, il ne me reste peu de souvenirs !

Sonate N°29 "Hammerklavier" opus 106

Ah, le gros morceau ! Les deux premiers mouvements, pourtant impeccables, semblent devoir s'effacer devant l'adagio. Une demi-heure de musique qui tutoie le sublime, qui escalade un Everest en s'adossant au vide, qui peint une fresque vertigineuse avec à peine quelques traits de fusain. La matière est pauvre, les notes se font parfois rares, l'oxygène manque, on est à des hauteurs qui ne sont peut-être pas tout à fait adéquates à la vie humaine. Mais quelle expérience ! Quelle vision !

A cette escalade à main nue dans le presque silence, s'enchaine une mirobolante cavalcade, où la stamina du pianiste est rudement mise à l'épreuve !

Il semble difficile d'être médiocre dans la "Hammerklavier" : une interprétation faible est aussitôt une catastrophe. Heureusement, Jean-Efflam Bavouzet est très bien. Il jette sur ces pages une lumière méticuleusement travaillée, où chaque note se détache précisément, dans une gradation d'intensité marquée. Il joue le spectacle juste ce qu'il faut, théâtralisant son abandon de veste avant la 106, s'épongeant longuement avant de plonger dans l'adagio.

Et il possède suffisament de jus pour conclure sur un bis inattendu : le Klavierstück IX de Stockhausen, qui commence par un accord répété 142 fois, et se termine par un très joli gazouillis d'aigus (mais qui, tout en me faisant penser à du Nono, du Ligeti ou du Messiaen, ne me touche quasiment pas, ne me parle pas, cas fréquent pour ce qui concerne Stockhausen).


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