dimanche 20 février 2005

Pierre Hantaï (Cité de la Musique - 18 Février 2005)

William Byrd - Variations, Prélude

Dans le cycle de variations autour de la mélodie "The woods so wild", Pierre Hantaï choisit une pièce bucolique, évoquant un pique-nique mondain près d'une vive rivière, et une plus lente, où l'on s'aventure plus avant dans les bois, où l'obsucrité guette. Agréable entrée en concert.
Plus remarquable est le prélude "My Lady Nevell's Ground", une petite merveille d'architecture rhythmique, truffée de surprises, et pétaradante d'énergie.

Johann Sebastian Bach - Suite en mi mineur, BWV 996

Cette suite, initialement prévue pour luth, et souvent interprétée à la guitare, est assez typique, de Bach, et de son époque. Danses pleine d'allant, variations pétillantes d'intelligence, ok. Trop "classiquement classique" pour moi.

Johann Sebastian Bach - Variations Goldberg, BWV 988

J'en ai déjà mis des extraits dans ma radio, pour exemple de "musique représentant la musique". Dans un cycle "Musique pure, musique engagée" (en faisaient partie cet hommage pour l'anniversaire de Boulez, et ce récital vocal), ce monument de musique pure est un indispensable.
Les attaques de Hantaï sont déconcertantes de virtuosité désinvolte : ses doigts fusent sur le clavier et le reste du corps ne semble réagir qu'avec retard, comme si elles avaient d'elle-même commencé à jouer sans avertir. Les tempi sont plutôt rapides, et jouent sur les équilibres plus que sur les contrastes. Les variations s'enchaînent quasiment sans pause, comme les étapes successives d'une pièce prise comme un grand tout. De même, les mélodies principales et secondaires sont jouées avec le même soin, ce qui fond les lignes, comme une rivière où les lignes pulsent et se mèlent au gré du courant.
Je n'adhère pas entièrement à cette lecture, qui uniformise un peu trop ; de plus, les dérapages (fausses notes, disons le mot), parfois répétés, m'empèchent de m'abandonner complètement.

Peu expansif, Pierre Hantaï offre au public deux généreux bis, sans les présenter, une fugue rafraichissante, et peut-être un prélude, plus paisible.

Mise à jour :Dans la radio "Pot-Pourri", j'ajoute un peu de clavecin, des sonates de Scarlatti. Les K141 et K297 sont jouées par Scott Ross, les K145 et K43 par Pierre Hantaï.

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