mardi 29 mars 2005

Radioblog Jazz - Collection Hiver 2005

Avant que les spectacles ne redémarrent la semaine prochaine, j'ai ajouté une heure de Jazz dans la radioblog Jazz, ainsi que des boutons de raccourcis pour accéder directement à la partie désirée du programme. Cliquez sur , donc, pour profiter de la nouveauté...
Cette heure utilise principalement des disques achetés cet hiver 2005. L'ambiance est plutôt Free, voire expérimentale.
C'est aussi la première fois dans cette radio que j'utilise un extrait au lieu du morceau complet, pour le "Aquarian Sound" de David S Ware Quartet. C'est que la pièce est d'envergure, presque 32 minutes ! L'extrait choisi en est l'épilogue, en forme de résumé.

La description complète de cette sélection est disponible ici.

mardi 22 mars 2005

Bojan Z Trio (La Cigale - 21 Mars 2005)

C'est guidé par un commentaire de Samizdjazz que je retrouve cette salle, connue dans des années plus Rock, et occupée par des publics plus tumultueux (Front 242 en 1993, ou les Neubauten en 1990...). Et même si les fauteuils rouges ne courent cette fois aucun danger, le public semble plus jeune que celui d'autres lieux du Jazz.

En première partie, un duo étonnant, composé du guitariste Nelson Veras et du batteur Stéphane Galland. Galland se montre ici moins explosif que chez Aka Moon, plus affable, même si question technique, cela reste un feu d'artifice, en ruptures, ralentissements et accélérations, intermèdes percussifs, petits décrochages continuels, la panoplie habituelle, mais gardée sous controle.
En face, Nelson Veras, jeune guitariste brésilien, encore timide, planqué derrière sa frange. J'aime en général les guitaristes qui triturent le son de leur instrument, avec des boites à effets et autres pédales multiples. Ce ne sera pas le cas ce soir. Sous ses doigts légers naissent des notes rondes, un peu liquides, en chapelets chatoyants, tranquillement charmants, longues lignes mélodiques rapides alternées de silences attentifs.
La rencontre entre cette guitare, toute d'élégance languide et d'exubérance tranquille, et cette batterie, énergie fractale et pulsions echevelées, est étrangement fructueuse.

Concernant Bojan Z, contrairement à d'autre, c'est pour moi une découverte, je ne le connaissais que comme sideman de Henri Texier dans le Azur Quartet (il y a une version live de "BZ The Bee" dans ma radio blog "Jazz" ; BZ, c'est lui...).
Voguant avec maestrio entre ses trois claviers, qu'il surplombe de son allure de boxeur, feintant, contrattaquant, dansant de la tête, il croise les influences, jugées parfois incompatibles, à tort, la preuve ! Parfois peintre, avec des mélodies et des accords "à la Debussy" ou "à la Bill Evans", parfois guerrier, avec des déchainements de puissance "à la McCoy Tyner", le tout agrémenté d'un peu de musique balkanique, difficile de prédire comment va tourner un morceau !
Pour l'accompagner, le bassiste Rémi Vignolo multiplie les solos, courbé sur le corps de la contrebasse, et balance ses lignes avec une féroce énergie. Le batteur Nasheet Waits possède tout le vocabulaire du batteur de Jazz, swinguant et bondissant, carressant les peaux si c'est nécessaire, mais préférant les attaquer avec une détermination de rocker, dans des démonstrations de puissance impressionnantes.
Par moments, ils semblent tous trois engagés dans une cavalcade effrénée que rien ne peut stopper, et qui finit par lasser. Mais dès qu'ils laissent admirer le paysage, c'est magnifique, vraiment l'air du grand large dans les steppes balayées par le vent.
En final, Bojan Z offre ce qu'on appelle un bon vieux blues des familles, sur son piano électrique Rhodes, dont les notes glissent vers le faux lorsqu'on les enfonce, ce qui donne un son extraordinaire, sorte de clavecin bastringue, dont il maitrise parfaitement les dérives sournoises.

Concert voyage, et un grand, grand plaisir.

samedi 19 mars 2005

Aka Moon sur Easytree

Après l'installation de radios Blog où je diffuse des oeuvres sans en avoir acquitté le droit, avançons d'un pas de plus vers la délinquance la plus abrupte, en faisant l'apologie d'un site d'échange de fichiers musicaux : Easytree .
C'est un site Bittorrent, dédié exclusivement à l'échange de matériel musical non commercialisé, principalement des concerts "pirates", mais aussi émissions de radios, ou prises complémentaires non gardées pour des disques.
Les administrateurs de ce site surveillent scrupuleusement que personne ne mette à disposition du matériel non autorisé, soit qu'il soit effectivement commercialisé, soit que les musiciens aient explicitement demandés à ne pas y être présent (c'est par exemple le cas de Marc Ribot, qui autorise que soient ainsi diffusés les concerts où il est "sideman" mais pas ceux où il est "leader", ce qui crée parfois quelques polémiques intéressantes sur la signification exacte de ces termes !).

Sur ce site, depuis la semaine dernière, un ingénieur du son propose toute une série de concerts de Aka Moon à Paris. Comme ce groupe est un peu le parrain de ce blog (voir mon premier billet), j'en profite pour les mettre dans la radio Pot-Pourri.
Le premier morceau, "As known as Venus", vient d'un double-disque formidable, "Akasha", qu'ils ont réalisés en collaboration avec des musiciens indiens, ce qui a quelque peu calmé leur tempérament volontiers incendiaire.
Le second morceau vient justement de l'un de ces concerts mis à disposition. Les musiciens rivalisent de virtuosité, et ce dialogue qui ressemble à une série de défis est caractéristique de leur jeu sur scène.
Le troisième morceau vient d'un opéra contemporain, révélateur de leur goût pour les collaborations les plus diverses (ils ont aussi interprétés en live de la musique pour des chorégraphies de Anne Teresa De Keersmaeker).
Et pour calmer le jeu, je complète avec le final de ce même acte 3.

dimanche 13 mars 2005

Nacho Duato / Bach (Théâtre du Châtelet - 12 Mars 2005)

A la tête de la "Compañia Nacional de Danza", Nacho Duato propose une oeuvre en deux parties, sur des musiques de Johann Sebastian Bach, intitulée "Multiplicité - Formes de silence et de vide".
Le but de "Multiplicité" est sans doute de lister un certain nombre de visages différents de la musique de Bach, qui se révèle ici tour à tour religieuse, lyrique, romantique, ou minimaliste répétitive. Autant de sketches successifs, que la danse vient illustrer, principalement par des pas de deux ou des figures de groupe. Si les couples s'en sortent bien, dans une écriture assez classique mais très soignée (pour une fois, je n'ai pas oublié mes jumelles, et je suis avec délectation et en gros plan tous les portés et entremêlements), les groupes doivent se contenter de passages vraiment peu inventifs, il me semble inspirés de Mats Ek, mais sans la violente charge cynique que ce chorégraphe suédois met dans l'exploitation de la laideur : sauts en grenouille, déhanchements du cou, gestuelles en silhouettes égyptiennes, ce vocabulaire répétitif reste nimbée d'une élégance de mouvements qui en anesthésie l'insolence.
On a donc une suite de tableaux agréables, parfois drôles, mais tous un peu vain, n'apportant pas grand-chose ni à la musique, ni à l'art chorégraphique en général. La scène la plus originale se joue sur le prélude de la première suite pour violoncelle, où Alejandro Alvarez, déguisé en Bach jeune, joue de l'archet sur tout le corps de Marina Jimenez, qui se contorsionne très suavement. Mais l'apparence très jeune, presque enfant, de la danseuse, donne à la pièce un relent douteux, qui n'est clairement pas maîtrisé par le chorégraphe, et quand la même idée est reprise pour des danseurs transformés en pianos, on peut s'attrister du manque général d'idées fortes.
La seconde partie "Formes de silence et de vide" s'attache à la mort de Bach. Le ton est donc plus sombre, mais guère plus novateur. Pour le final, sur bien sur la fugue inachevée de l'Art de la Fugue, les danseurs montent lentement le long de rampes en arrière-plan, tandis qu'un drap lentement tournoyant, évoquant par un effet d'éclairage très réussi l'écoulement d'un sablier, se fera arracher par une danseuse personnifiant la mort, sur les dernières notes B A C H, sur lesquelles tous les danseurs se figent, avant que Duato Nacho ne conclut cette oeuvre par la redite de l'introduction, un solo sur l'aria des "Variations Goldberg".
Pour un public peu connaisseur en chorégraphie contemporaine, cela a pu être un bon spectacle, agréable puis émouvant, et la salle, bien qu'à moitié vide, a réservé de chaleureux applaudissements à la troupe. Mais j'ai trouvé tout ça assez trivial, et peu mémorable.

dimanche 6 mars 2005

Tranche de Jazz

Dans cette période creuse en terme de spectacles et concerts, je vous propose une heure de plus de Jazz dans la radioblog correspondante.
Le choix de "Angelica" est une réponse à Paxatagore. Et alors que ma liste était finalement établie et n'attendait que d'être publiée, voilà que Samizdjazz ajoute dans sa radio un titre de "Abaton" ! Comme l'originalité n'est pas mon but ultime, je laisse le mien.
Cette radio étant en ordre chronologique inversé, les ajouts sont tout en bas.