samedi 28 mai 2005

François Verret - Contrecoup (Théâtre de la Villle - 27 Mai 2005)

Depuis des années, François Verret s'entoure des mêmes collaborateurs, et fabrique des spectacles qui échappent aux catégories trop simples. Il récite des textes, entouré de danseurs qui font un peu de théâtre, parfois de musiciens qui dansent, ou de dessinateurs qui jouent aux artistes de cirque. Le tout dans un décor machinerie complexe et surprenant.
"Contrecoup" ne fait pas exception. Au centre de la scène trone une sorte de manège en métal, structure ronde qui peut tourner, avec une corde qui servira de hamac, des bancs à diverses hauteurs, un cercle de toit sur lequel on courra, une échelle, une autre corde qui permettra de tournoyer au centre du cercle.
Le texte, c'est tiré de "Absalon, Absalon !" de William Faulkner, sombre histoire de gamin pauvre rabroué par un esclave noir, obsédé par la volonté de réussir, c'est-à dire devenir propriétaire d'une plantation prospère, rêve réalisé aussitôt déchiré par la guerre de Sécession, et des drames familiaux, inceste et meurtre parmi ses enfants. Le récit, conformément au roman me dit la plaquette, est livré en puzzle.
Mais la magie ne fonctionne pas bien. Déjà, il me manque l'habituel et si exceptionnel Jean-Pierre Drouet, sur les machines musicales de Claudine Brahem ; la musique est cette année banale, ambiance de film, ou country-blues profond. Le dessinateur Vincent Fortemps brandit des fusains sur la violence et la guerre, mais cela reste mal exploité, peu intégré au reste. La danse est parfois intéressante, mais souvent fade, elle veut trop faire sens (masques, déshabillages / habillages, symétries hommes blancs / hommes noirs), ou trop faire spectacle (le coté cirque, acrobatie, élastiques, manquait le trampoline), jamais naturelle.
Reste le texte, énigmatique, bloc obscur, et quelques bons moments, principalement des tournoiements collectifs, machine et humains, mais chacun dans son sens, chacun à sa vitesse, donnant un beau chaos. C'est peu. Difficile de répéter d'année en année à peu près la même formule, quand elle si composite, en réussisant à l'imposer comme la meilleure manière de traiter le sujet. Cette année, le traitement apparaît forcé.

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