dimanche 20 novembre 2005

Récital Dezsö Ranki (Théâtre de la Ville - 19 Novembre 2005)

Suite à une suggestion de Zvezdo, j'assiste à mon premier concert de musique classique dans cette salle bien connue en danse et théâtre. De grands panneaux de bois coupent la scène et offrent un excellent son, même perché tout en haut, et l'horaire de Samedi 17h est fort agréable. Certains spectacles sont déjà complets, mais je vais surveiller de plus près cette partie de leur programmation !

Franz Josef Haydn - Sonate en ut majeur, H XVI/48

Ecrite en 1789 pour figurer dans le "Musikalisches Pot-Pourri" (!) de l'éditeur Breitkopf, cette oeuvre commence par un andante à la fois largement ouvert et intime, comme un homme se promenant près de l'océan, mais plongé dans ses pensées ; large respiration, mélodie douce, quelques coups de butoir. Le second mouvement presto fait rebondir un court thème dans tous les sens.
Dezsö Ranki utilise à merveille les différentiations d'intensité pour structurer son discours, et le ponctue de soudains silences impressionnants.

Robert Schumann - Davidsbündlertänze

C'est une suite de 18 moments, certains dansants, d'autres moins, aux allures et climats fort divers, joyeux mais graves dans le bonheur, tristes mais courageux dans le malheur, dit dans le texte la préface. J'ai du mal avec le zapping, et à rester attentif. Certains numéros me plaisent (2, 13, 14 il me semble), mais ce n'est pas exactement ma tasse de thé...

Maurice Ravel - Valses nobles et sentimentales

Je ne connaissais que la version orchestrale. En piano solo, elles sonnent moins gras, mais gardent toute leur tenue et leur dignité. Un mets de roi.

Bela Bartok - Mikrokosmos, extraits

Quel incroyable réservoir de musique potentielle ! Si certaines plages ont déjà servi (rythmiques typiques), d'autres semblent n'attendre que l'occasion d'éclore. En l'état, ce sont des miniatures bricolées avec deux ou trois idées, délicieuses de fraicheur et de spontanéité.

Bela Bartok - Sonate

Du Bartok typique, si ce n'est archétypal. Premier mouvement rapide et en force, deuxième lent et verglaçant, et troisième comme un train fou.
Ranki, tout d'élégance distanciée chez Haydn et Schumann, a laissé s'engouffrer dans son jeu une énergie effrénée, qui envahit aussi le Debussy offert en bis.

Pendant la rédaction de ce billet, celui de Zvezdo tombe en ligne ; étrangement, il a plus de détails sur la première partie... Et celui de Simon Corley suit de peu.

Mise à jour: Dans mon "Musikalisches Pot-Pourri" à moi, je mets encore du Bartok, cette fois-ci le premier mouvement du premier concerto pour piano, avec Pollini au clavier ; des études de Ligeti, en héritage de Mikrokosmos ; les 12 notations de Boulez, en reflet des 18 moments de Schumann (comment ça, analogies tirées par les cheveux ? on fait avec ce qu'on a en stock ...) ; et enfin, une "Pavane pour une infante défunte" de Ravel, pour des raisons diverses.

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