samedi 17 décembre 2005

Tremplin Ensemble InterContemporain (Centre Pompidou - 16 Décembre 2005)

De jeunes compositeurs, nés en 1976, 1975 ou 1973, et un ainé pour terminer la soirée.

Hèctor Parra - Chamber Symphony - Quasikristall

Après un début plutôt varésien (musique en éclats, aigus et graves, faux chaos), une structure complexe se met en place, où chaque instrument navigue à son propre rythme, en un agencement de couches de temps qui se répondent, et parfois se synchronisent, dans des points d'unisson ou de silence. L'accompagnement électronique est admirable, qui agit en prolongement, et sonne véritablement naturel, et non artificiellement apposé comme souvent. Mais parvenir à cette virtuosité d'écriture a peut-être amené à abandonner en cours de route l'étincelle de beauté ou la part d'âme qui aurait donné vie à cet exercice splendide mais un peu vide.

Raphaël Cendo - Masse-Métal

Le projet consiste à s'approcher d'un son électronique saturé, mais uniquement par des solutions instrumentales. De fait, ça fait du bruit ; héritage Scelci Xenakis disons. Chaque interprète doit par moments frapper une mini-cymbale, ou souffler dans un chalumeau, en plus de son instrument normal ; le piano est joué dans la caisse, avec des mailloches ; etc. Mais ce bruit "gris", Cendo le varie en textures, densités et couleurs, et crée des tensions, des énergies, génère des émotions, presque des histoires. C'est brutal, primitif, pas raffiné, mais ça parle et ça gicle. La fin, où la clarinette basse hurle à l'agonie, terrassée par la meute orchestrale qui martèle sa mise à mort, est terrible.

Eivind Buene - Possible Cities

Quatre parties, jouées sans interruption, proposent des climats variés. Des mélodies post-sérielles, des process bien bâtis mais un rien trop évidents, des rythmes compréhensibles mais manquant de mystère, tout ça est très propre, trop. L'instrumentation surtout manque de fantaisie, d'imagination. Les neuf instruments sont cantonnés à leurs domaines habituels et banals. Du coup, pas de surprises, et du coup, pas de charme.

Magnus Lindberg - UR

C'est un classique, maintenant. En concert, la dépense d'énergie est bien sur plus visible que sur CD. Le trio à cordes se déchaîne, survolté et frénétique. Le clarinettiste Jérôme Comte s'agite et ondoie comme un joueur de Jazz Free. Dimitri Vassilakis, par contre, impérial et imperturbable, lance discrètement sur un clavier midi les séquences électroniques (qui, comme beaucoup, ont vieilli ...), puis se lance dans des cavalcades pianistiques avant de remettre en place les poignets de sa chemise.

Mise à jour : J'ajoute dans le Pot-Pourri un peu de musique contemporaine "de jeunes"... Difficile de trouver des compositeurs pas encore trentenaires déjà publiés en CD, du coup je me rattrape avec des quadras, quasi ou pas (respectivement, 1966, 1967, 1964, 1971 et 1961) ; parce que c'est très bien, les quadras.
Et je termine par "UR".

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