jeudi 2 mars 2006

Bach - Accentus, Concerto Köln (Cité de la Musique - 1 Mars 2006)

Laurence Equilbey dirige son choeur Accentus, et le Concerto Köln (qui, tel l'Ensemble Modern, cela semble fréquent en Allemagne, habituellement s'auto-dirige), dans un programme de motets de Johann-Sebastian Bach.
Après la mise en bouche "Lieber Herr Gott, wecke uns auf" de Johann Christoph Bach, et la courte pièce "Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn !" BWV Anh. 159, le premier morceau de choix de la soirée sera le motet BWV 227 "Jesu, meine Freude". Si le concerto Köln reste très (trop ?) discret, les voix Accentus, d'un équilibre incroyable, dévide le fleuve de cette musique dans une ferveur sereine qui transporte l'âme. Cela pourrait ne jamais finir, il y a dans ce raffinement contrapunctique un épanouissement lent et infini, mais c'est déjà l'entracte.
A la reprise, le concerto Köln a l'occasion de briller davantage, dans "O Jesu Christ, meins Lebens Licht" BWV 118, avec deux litui obligés. Cette sorte de trompette offre malheureusement un son peu agréable, qui au-dessus du merveilleux tissage vocal, sonne comme une série de ponctuations dans un texte qui n'en aurait pas besoin.
Suit un intéressant travail pédagogique : se succèdent "Tristis est amina mea", de Johann Kuhnau, et "Der Gerechte kommt um" (BWV deest), qui s'en est inspiré, en étoffant la partie instrumentale, en approfondissant les lignes vocales, en creusant et magnifiant l'émotion. Un exemple particulièrement saisissant de l'alchimie Bach, qui transforme un agréable morceau de musique, en un intense moment d'émotion musicale.
Les deux derniers motets de la soirée, "Komm, Jesu, komm !" BWV 229, et "Singet dem Herrn ein neues Lied" BWV 225, prolongent la magie, dans les mêmes conditions, orchestre discret, choeur sublime. Cela s'achèvera par un Alleluia fabuleux de pyrotechnie, tourbillonnant et jubilatoire, bissé pour le plus grand plaisir du public !

Mise à jour : Ma discographie Bach est particulièrement incohérente, avec des doublons et triplets, et de vastes déserts. Cela sera corrigé peu à peu. En attendant, et en l'absence de motets, contentons-nous, pour agrémenter le Pot-Pourri, de cantates (où les instruments ont plus de place). Le choix fut rude, j'opte finalement pour les numéros 12 et 29. Ceux qui en voudraient plus devront consulter un spécialiste.

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