lundi 25 septembre 2006

DSCH

Dimitri Chostakovitch
Dímítríj Sjostakovítsj
Dmitri Schostakowitsch
Dmitri Shostakovich
Dmitri Shostakovitx
Dmitri Sjostakovitsj
Dmitri Šostakovitš
Dmitrij Sjostakovitj
Dmitrij Sjostakovitsj
Dmitrij Šostakovič
Dmitrij Sosztakovics
Dymitr Szostakowicz
...
(25 septembre 1906 à Saint-Pétersbourg
-
9 août 1975 à Moscou)

Je me contente d'agrémenter la radio :
- la première sonate pour piano, oeuvre de jeunesse (dernière minute très Messiaen, ou c'est juste moi ?)
- la fin du deuxième trio avec piano, où, me dit le livret, apparaissent pour la première fois des réminiscences de musiques juives
- la fin du quinzième et dernier quatuor, qui, dit le compositeur dans le livret, "doit être joué de telle manière que les mouches en tombent mortes du plafond, et que le public sorte de la salle de concert par pur ennui."

dimanche 24 septembre 2006

Quelques liens photographiques

Juste pour les retrouver facilement, quelques liens, non directement vers des photoblogues, mais vers des billets parlant de photos, et que j'ai souvent envie de relire :
- le moment du shoot, qui m'a permis d'accepter de passer au numérique quelques mois plus tard (j'ai la digestion longue) ;
- une faq sur les photos d'inconnus, le comment du pourquoi, et "Pour le développement, j'utilise photoshop" ;
- la photo "humaniste", une sorte de point focal, fort lointain certes ...

Lindon Sinfonietta - Warp Records (Cité de la Musique - 23 Septembre 2006)

Etrange atmosphère, à la Cité ! Dehors, fuyant la pluie, réfugiés sous la véranda ou contre les murs, des groupes de pique-niqueurs finissent leur repas en attendant sans doute le feu d'artifice. Dedans, une petite foule se presse pour des billets de dernière minute, certains attirés par le Sinfonietta, d'autres par Warp ; l'objectif d'un public "cross-over" semble atteint.
Dans la salle, un écran géant propose une vidéo sur le "Poème symphonique pour cent métronomes" de Ligeti, puis un orateur vient présenter, en english only, la soirée, en auto-célébrant la formidable ouverture et le succés international... Puis, enfin, la musique commence.

Conlon Nancarrow - Etude n° 7


La pièce, écrite pour piano mécanique, est ici transcrite pour ensemble. Sa complexité polyrythmique en est diminuée, pour donner une atmosphère agréable et variée, sorte de promenade bucolique, qui servira pour la suite du concert, mais ne rend pas intégralement hommage au génie bricoleur et à sa radicale façon minimaliste, de Nancarrow.

John Cage - Sonates


John Constable ponctuera à 3 reprises le concert de sonates pour piano préparé. Excellente interprétation, entre détachement mystique et engagement poétique (on l'inverse ...), exotisme balinesque et mélodies exigües. La charge révolutionnaire des clous et des trombones a totalement disparue, l'oeuvre est devenue un grand classique. Ce seront les meilleurs moments de la soirée.

Boards of Canada, Aphex Twin, Squarepusher


Tiens, pas de Autechre ! Auraient-ils refusé ? Ou sont-ils inadaptables ? Le coeur du concept de ce concert, c'est de retranscrire pour le London Sinfonietta des morceaux issus de ces leaders du label techno Warp. Le résultat n'est pas désagréable, mais assez profondément superficiel. Donc sans intérêt. Le Williams Fairey Brass Band reprenant des standards d'Acid Music possédait une authenticité, que cet exercice assez intellectuel et vain ne possède guère. Il est juste étrange que l'idée n'ait pas déjà été exploitée par le Kronos Quartet. Comme c'est du travail bien fait, c'est amusant, parfois intéressant. Mais dispensable au possible.

Mira Calix - Nunu


Le cas est différent, parce que Mira Calix était sur scène, armée de son clavier et de ses ordinateurs. Le début de la pièce, avec son traitement de triturations des cordes, est du "Lachenmann for the masses", même gamme de sons impurs, mais ici mis en boucle, spatialisés, accumulés selon des procédés bien confortables, qui nous embarque, dans un cargo craquant de toutes parts, dans une nuit remplis de cris d'animaux, dans une jungle toute crissante et glapissante. Lorsqu'elle décide d'ajouter de vraies notes à son édifice sonore, elle le noie sous une vague bien banale, qui détruit la force initiale.

Steve Reich - New York Counterpoint


Pour clarinette et bande, en mouvements "fast - slow - fast" (arrgh !), inutile de répéter que Reich finit par m'être insupportable. Comme plusieurs morceaux de ce concert, et comme fort souvent pour Reich, le fait que le son de la clarinette, pour être mieux fondu avec la bande, vienne des hauts-parleurs et non d'une diffusion directe, n'aide pas. De plus, toutes ses oeuvres (à part Cage, ouf !) sont accompagnées de clip vidéo, parfois complètement ratées, comme ici ou pour Nancarrow, parfois très réussies, comme pour Boards of canada ou Mira Calix. Mais cette surcouche renforce la dimension décorative de la musique, simple élément d'un dispositif qui déconcentre. La peur que le public s'ennuie ...

Charles Ives - The Unanswered Question


Morceau génial, ici joué version quintet à cordes, avec la trompette interrogative dans le public en hauteur, excellent (clip inutile - tant qu'à mettre des images, l'extrait de "The Thin Red Line" où passe cette musique, avec le héros errant ahuri dans un après-massacre qu'il refuse, ne peut être dépassé).

György Ligeti - Concerto de Chambre


Je n'aime pas vraiment cette musique, sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu'elle est trop "entre", ni vraiment statique ni vraiment hystérique, ni vraiment grinçante ni vraiment émouvante, ni vraiment revigorante ni vraiment désespérée. Interprétation correcte, sans plus.

Radio : Comment, on parlerait du label Warp, sans pouvoir écouter d'Autechre ?! Voilà qui serait une anomalie guère pardonnable ! Aussi proposé-je une sélection toute personnelle dans la discographie de ce groupe fondamental.

samedi 23 septembre 2006

Commentaires sur Haloscan

Il me semble avoir déclaré, à plusieurs rassemblements de blogueurs, que Haloscan ne conservait que les 6 derniers mois de commentaires, purgeant automatiquement les plus anciens ; et avoir maintenu mes dires, malgré les regards dubitatifs, voire suspicieux, de mes interlocuteurs.
En fait, c'est bien faux, ouf ! J'ai pu ainsi, en vérifiant, redécouvrir avec bonheur les premières marques, déposées par Kozlika (qui révèle que mon compte-rendu de premier blog-anniversaire est révisionniste : Kozeries ne peut pas m'avoir incité à créer mon blogue, puisque c'est suite à ce commentaire-là que je l'ai découvert !), par Zvezdo, par Philippe[s] (qui osait me contredire sur Hantaï et sur Saïs, ce qui m'avait quelque peu fait peur pour la suite de mes chroniques !)...
La stabilité et la fidélité de cet ensemble de commentateurs me ravit (je découvre aussi un Guillaume, mais ignore si c'est le futur g***, et une Alice, mais qui ne doit pas être VS, ne forçons pas la chance).

En fait, si les commentaires sont bien conservées, c'est la liaison entre BlogSpot et Haloscan qui marche parfois mal, pour les plus anciens billets, et la mention "0 commentaires" est parfois trompeuse, il suffit de cliquer malgré tout pour s'en rendre compte.

Du coup, je me suis aperçu que Haloscan offrait la possibilité d'afficher les derniers commentaires, et j'ai rajouté le cadre adéquat dans la colonne de droite, entre les photos et la blogroll. Je ne sais pas encore si cela me plaît vraiment ; cela les rend beaucoup plus visibles. Si vous avez un avis ...

vendredi 22 septembre 2006

Le Livre du Graal : Songeries et Réveils

Monseigneur Gauvain chevaucha tout seul et erra longtemps sur la terre de Logres. Un jour, il chevauchait pensif, songeant tristement qu'il n'avait aucune nouvelle de Merlin. Il pénétra dans une forêt et, quand il eut parcouru deux lieues gauloises, il rencontra une demoiselle montée sur le plus beau palefroi du monde, noir, harnaché d'une soie d'ivoire aux étriers dorés, et dont la housse écarlate battait le sol. [...] Ainsi couverte, elle passa devant monseigneur Gauvain qui, perdu dans sa rêverie, oublia de la saluer. Quand la demoiselle le vit, elle fit tourner son palefroi et dit : "Gauvain, une fausse réputation se répand à ton sujet dans le royaume de Logres. [...] En effet, tu es le plus vulgaire chevalier du monde que j'aie jamais rencontré de ma vie. Tu me croises seule dans cette forêt, loin de tous et, du fait de la félonie qui a pris racine en toi, tu n'as même pas la douceur et l'humilité de daigner me saluer et me parler ! [...] Par la grâce divine, tu me le payeras cher et cela te vaudra honte et malédiction. Une autre fois, tu te souviendras de saluer les dames quand tu les rencontreras."
Les Premiers Faits du roi Arthur, §824


Ils chevauchèrent ensemble dans la forêt jusqu'à l'heure de none ; il faisait très chaud, et le jeune homme ôta son heaume et le donna à son écuyer, puis il s'absorba dans ses pensées. le chevalier qui ouvrait la marche quitta le grand chemin et entra dans un étroit sentier. Lorsqu'ils l'eurent suivi quelques temps, un petit rameau vint griffer le visage du jeune homme au passage ; il sortit de sa rêverie en se sentant blessé, puis, regardant autour de lui, il vit qu'il s'était écarté du gand chemin.
"Qu'est-ce donc ? demanda-t-il au chevalier. La route n'était-elle pas meilleure et plus confortable par le grand chemin que par ce petit sentier ? [...] Vous m'avez causé plus de tort que vous ne croyez avec ce détour, et un tort que vous ne sauriez réparer."
La Marche de Gaule, §281-282


Il arriva un jour qu'il avait chevauché toute la matinée jusqu'à midi ; il avait grande envie de boire et se dirigea vers une rivière. Quand il y fut, il mit pied à terre et but, puis il s'assit sur la rive et s'absorba dans ses pensées.
Sur ces entrefaites, un chevalier tout armé arriva sur l'autre rive et se lança à toute allure à travers le gué, de sorte qu'il éclaboussa le chevalier qui songeait, et le mouilla complètement. Sa victime sortit de ses pensées et lui dit : "Seigneur chevalier, voilà que vous m'avez tout mouillé ! Et vous m'avez fait tort autrement encore, car vous m'avez arraché à mes pensées. - je me moque pas mal, répondit l'autre, de vous et de vos pensées." Le chevalier nouveau se remit en selle, et il voulait s'en aller sans se mesurer au chevalier du gué, pour savoir s'il pourrait retrouver le fil se ses pensées aussi plaisamment qu'auparavant [...].
La Marche de Gaule, §301-302


Les occurences se multiplient (mais chacune jouant un air subtilement différent) ; un thème qui se met lentement en place.

Le chevalier du roman courtois passe son temps à oublier son nom, ce qu'il fait, ce qu'on lui dit, ne sait où il va ni à qui il parle, ne cesse de tracer une ligne de déterritorialisation absolue, mais aussi d'y perdre son chemin, de s'arrêter et de tomber dans des trous noirs. "Il attend chevalerie et aventure." Ouvrez Chrétien de Troyes à n'importe quelle page, vous trouverez un chevalier catatonique assis sur son cheval, appuyé sur sa lance, qui attend, qui voit dans le paysage le visage de sa belle, et qu'il faut frapper pour qu'il réponde.
Gilles Deleuze - Félix Guattari
"Mille Plateaux : Année Zéro - Visagéité"

samedi 16 septembre 2006

Planning Septembre - Octobre 2006

Et c'est reparti !


Tiens, le Châtelet propose enfin un accès en "HTML direct" à son calendrier (au lieu du Flash de l'année dernière), mais reste aussi vague sur le contenu des concerts ! "Beethoven, Mahler", voilà qui nous éclaire !

Et de manière plus informelle, autres concerts possibles :

Alexandra Grimal (La Fontaine - 15 Septembre 2006)

Après plus de deux mois sans concerts, redémarrage hier soir en douceur dans le bar associatif La Fontaine, où j'étais déjà passé en Février dernier.
concert au bar la fontaine
La paire rythmique, qui allie le batteur Dré Pallemaerts et le contrebassiste Stéphane Kerekci, est classique, en soutien comme en soli. Sur cette base solide, le guitariste Nelson Veras (déjà vu dans un couplage beaucoup plus aventureux) se lance dans des explorations harmoniques élégantes, entre balades à la nonchalance feinte et passages plus véhéments, où de petits coups de griffe rythmiques ponctuent le cours rapide d'un discours tendu. A lui la part belle dans la plupart des morceaux, fournissant la matière principale, autant en quantité qu'en qualité. Alexandra Grimal, que, contrairement à Samizdjazz enfin rencontré, je voyais pour la première fois, discute beaucoup avec les musiciens pour savoir quel morceau choisir, lance le thème, pose parfois un solo, conclut par la reprise habituelle. condensation Tout cela reste assez tranquille, les deux sets identiques dans leur structure et leur ambiance enchaînent les thèmes (il y a surement eu du Coltrane, et surement des compositions personnelles ?), c'est posé, agréable, mais ça ne décolle pas vraiment. Juste le dernier rappel, un morceau bien Free de Pallemaerts, où le saxophone devient enfin strident et intense, et se mèle énergiquement aux dérapages de la guitare, indique ce qui aurait été un concert à mon avis beaucoup plus passionnant.

Radio :
- un morceau de Grimal en Quartet, récupéré sur le site de La Fontaine
- un extrait d'un concert qui avait lieu le même soir, diffusé sur France Musiques
- un exemple d'une formation équivalente batterie/contrebasse/guitare/saxophone

jeudi 14 septembre 2006

A la folie

Il n'y a pas que Lucia qui hallucine un peu, à l'opéra.
Dans le genre, Peter se défend bien, surtout quand c'est Jon Vickers qui s'y colle.

(via Alex Ross)

mardi 12 septembre 2006

Le Livre du Graal : Changement de perspective

Le conte dit ici que le roi Claudas n'avait en tout et pour tout que deux enfants. C'étaient de beaux garçons : l'aîné avait quinze ans, et s'appelait Dorin ; le plus jeune n'avait que seize mois, son nom était Claudin. L'aîné qui s'appelait Dorin était si orgueilleux, si violent et si excessif que son père n'osait pas le faire chevalier, de crainte que son fils ne se retourne contre lui et l'attaque dès qu'il en aurait le pouvoir. C'était en effet un jeune homme si prodigue qu'aucune richesse ne durait longtemps avec lui, alors que Claudas était le prince le plus triste et le plus avare que l'on pût trouver, et ne donnait jamais rien sauf lorsqu'il avait tellement besoin de quelqu'un qu'il ne pouvait vraiment pas l'éviter.
La Marche de Gaule, § 54

Le conte nous dit ici que Claudas, après avoir pris les deux lévriers à la place des deux enfants, retourna à son fils qu'il trouva mort : inutile de demander s'il en montra de la douleur, car il manifesta un tel chagrin qu'il serait difficile d'en éprouver un plus grand. Et pourtant ce n'était pas son habitude de s'abandonner à ce genre de démonstrations, car il était courageux, solide et endurant, et concédait peu d'importance aux malheurs qui le frappaient. Mais ce malheur-là, il ne pouvait pas s'en consoler si aisément, car l'enfant avait été exceptionnellement sage, courtois, courageux et hardi.
La Marche de Gaule, § 118

Nous parlons bien du même Dorin...
"Cher fils, disait Claudas à Dorin, vous étiez exceptionnellement vaillant, et si vous aviez vécu le cours naturel de votre vie, je ne sais en ce monde personne qui aurait pu vous valoir [...]. Et vous auriez eu le coeur, la force et le pouvoir de conquérir le monde entier, car il n'y a que trois choses chez l'homme qui puissent lui permettre de triompher de tout : la magnanimité et la courtoisie, la générosité et l'audace.[...]"
La Marche de Gaule, § 120

samedi 9 septembre 2006

Uri Caine - Round Around Mozart

Après Mahler, Wagner et autres Beethoven, il semble que le prochain compositeur qui passera à la sauce Uri Caine sera Mozart. Du moins si on en croit le concert donné en Mars dernier, que je viens de récupérer et dont j'ai mis quelques extraits dans la radio Pot-Pourri.

Cela dit, son prochain disque sera sans doute le Book of Angels 6 (miam, plus excitant que le trop foutraque volume 4 - et l'occasion de m'apercevoir que j'ai laissé passer pour l'instant le volume 5 !).

Mise à jour : Chez Samizdjazz, des précisions complémentaires, comme l'annonce officielle du Caine/Mozart chez Winter & Winter, un rappel de son billet magistral sur Caine/Mahler, de jolies pépites dans sa radio, et même de la vidéo !