vendredi 27 octobre 2006

Beethoven Mahler (Théâtre du Châtelet - 24 Octobre 2006)

La venue de Daniel Barenboim à la tête de la Staatskapelle de Berlin se place dans une double perspective : dans le cadre de "Piano ****", il propose à des pianistes célèbres d'interpréter des oeuvres du répertoire ; en préparation au festival d'Avril, il complète les soirées par des symphonies de Mahler.

Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n 5

La première partie est clairement dédiée au soliste, Lang Lang, à qui l'orchestre, particulièrement en retrait, offre tout l'espace possible pour s'exprimer (ce qui n'empèche pas au pupitre des bois de se distinguer par sa platitude, et aux cuivres de multiplier les sonorités bizarres, comme des touches d'ironie malencontreuses). C'est un terrain que j'ai trop peu parcouru pour que je puisse vraiment statuer sur le jeu du pianiste ; rapidement, disons que dans le premier mouvement, ce sont les moments les plus calmes qui m'ont le plus plu, que le deuxième était sans éclat ni profondeur, et le dernier roboratif, frisant l'indigestion d'arpèges puissants. Le plaisir de découvrir l'oeuvre a néanmoins supplanté la faible qualité musicale de l'interprétation, si j'en crois un Simon Corley très remonté, et un Musica Sola peu charitable non plus, puisque plaisir je pris à écouter cela.
En bis, une mignardise mozartienne virevoltante et sucrasse.

Gustav Mahler : Symphonie n 5

A vrai dire, j'étais plus là pour ça. Si les bois continuent de décevoir, et si l'un des percussionistes m'a permis de découvrir qu'on pouvait mal jouer du triangle, les cuivres eux se distinguent : excellents trompettes et cors. Surtout, ce sont les charivari monstrueux du premier mouvement qui me sidèrent ; énergie tellurique, tempétueuse, orages déchainés, ce sont des dieux qui jouent à se battre. Auprès d'eux, les petits destins humains font piètre figure. Barenboim, effectivement fascinant à regarder diriger, fait durer un peu longuement les pauses entre les trois parties. L'adagietto est de fort belle tenue, sobre, digne, sans trop de pathos, et scandé par une harpe particulièrement présente.

Radio

Le fameux Adagietto, dans une interprétation particulièrement tendue : Leonard Bernstein dirige les cordes de New York Philarmoniker, lors de la messe d'adieu au sénateur Robert F. Kennedy, le 8 juin 1968, en la cathédrale St. Patrick.

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