mercredi 8 novembre 2006

EIC Boulez (Cité de la Musique - 7 Novembre 2006)

Hanspeter Kyburz - Réseaux

C'est l'extension en 14 minutes d'une pièce qui, en 2003, en durait 6. Le compositeur passe l'essentiel de sa présentation dans le livret à décrire les "grands rouleaux" du peintre japonais Sesshû. Ces peintures ont un format très particulier : douze mètres de long, sur quarante centimètres de large. Cette linéarité pose des problèmes de structure qui peuvent trouver des équivalents musicaux.
"Réseaux", pour 6 instruments, propose une trame changeante, où se succèdent des ruptures, des thèmes qui s'enfuient pour revenir déformés, dans un rendu parfois beau, parfois un peu chaotique, qui demande une attention soutenue que je n'arrive pas pleinement à lui donner. Dans les phases rapides, peuvent se distinguer des façons de faire assez similaires à celles de "Danse aveugle" - style ou tics, difficile à dire.

Bruno Mantovani - Streets

Cette pièce, dit-il, marque une remise en cause radicale de son langage ; comme c'est la première fois que j'entends ce compositeur, je ne saurais valider. "Streets" impose un charme indéniable. La trame générale est comme une machinerie complexe, qui par moments se bloque, grippe, dans une stase souvent violente, puis arrive à se déformer pour recommencer à avancer. De splendides soli l'éclairent de temps à autre (en particulier, un prodigieux solo de harpe - Frédérique Cambreling m'a rarement parue aussi stressée qu'avant cette pièce !), et il y a là une virtuosité et une énergie qui me donnent fortement envie de ré-entendre du Mantovani (damned ! j'ai raté son opéra !).

Pierre Boulez - Dérive 2

Dans l'enregistrement de 2002, cette pièce durait 24 minutes ; elle en fait maintenant 40. Je préférai déjà "Dérive 1", et je n'étais ce soir pas particulièrement en forme. Les 40 minutes m'ont du coup semblé bien longues, à contempler cette musique, qui comme emporté par une rivière rapide, tourne, virevolte et bascule, entre éléments jamais vraiment répétés, mais jamais vraiment en ruptures non plus. Et passer en mode d'écoute passif n'arrange pas, cela me privant de la fine délicatesse des textures et des jeux de transformation incessants. Simon Corley est lui enthousiaste...

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