jeudi 7 février 2008

Solistes de l'EIC - Olivier Messiaen (Cité de la Musique - 5 Février 2008)

Olivier Messiaen - Le courlis cendré

Je crois avoir déjà essayé de plonger dans le "Catalogue des Oiseaux" et ne pas aimer. Mais ce soir, sous les doigts de Dimitri Vassilakis, le paysage marin, qui plonge lentement de l'exubérance volatile à la froideur lugubre de la nuit, prend des reliefs saisissants. On y entend aussi bien l'aspect imitation que l'aspect musical ; et le fragmenté du discours, passant d'un oiseau à l'autre, mouette rieuse ou goéland argenté, avec interludes climatiques ou descriptifs, accède à une respiration qui impose son rythme particulier. Une grande découverte ! Un cycle à redécouvrir !

Olivier Messiaen - Thème et variations

Oeuvre de jeunesse (23 ans) pour piano et violon, au schéma bien classique, et où le livret trouve des éléments du langage futur (oui, c'est vrai, une subtilité rythmique caractéristique pointe dans la troisième variation). Sinon, c'est agréable, mais un peu anecdotique.

Olivier Messiaen - Le merle noir

Courte pièce (6 minutes) pour flûte et piano. Des chants d'oiseaux joués à la flûte, il y a un parfum d'évidence tel que j'ai du mal à accrocher. Cela me semble comme la pièce précédente : agréable mais anecdotique.

Olivier Messiaen - Quatuor pour la fin du Temps

On quitte l'anecdote, là ... La "Liturgie de Cristal" introductive sonne de façon fortement désincarnée, comme des voix qui ne s'écoutent pas, une chambre remplie d'échos glacés, de fantômes flottants. Un choix de lecture qui fonctionne, cela dit. Pour le solo de clarinette "Abîme des oiseaux", Jérôme Comte attaque chaque phrase avec une douceur terrible, une superbe forme de suspension, une grande sérénité avec une pointe de douleur mystique. Par contre, je ne comprends pas le jeu de Pierre Strauch dans la "Louange à l'éternité de Jésus", où il cherche un son âpre et fragile, tendu mais à la limite du faux, qui me donne l'impression qu'il lutte avec son instrument, ou avec la musique, pour un résultat peu naturel et peu beau. Dans la "Danse de la Fureur", c'est au tour de Dimitri Vassilakis de me gêner, qui se livre à une démonstration de puissance un rien grandiloquente. Heureusement, dans la "Louange à l'immortalité de Jésus", Hae-Sun Kang me permet de renouer avec la paix hors-temps et hors-espace de cette musique.

Aucun commentaire: