mercredi 19 mars 2008

Compositeurs d'aujourd'hui : Magnus Lindberg

Le premier disque de la série "Compositeurs d'aujourd'hui date de 1994, et est consacré à Magnus Lindberg.

UR

Voilà de la musique âpre, qui gratte et qui grince ! C'est un morceau que j'ai vu dernièrement en concert. Sur CD, le trio à cordes passe assez loin derrière la clarinette puissante d'Alain Damiens et le piano toujours élégant de Vassilakis, comme un fond de paysage tourmenté, secoué également par les interventions électroniques, moins génantes qu'en concert, parce que mieux mixées dans la pâte sonore. C'est un morceau qui réclame l'attention de l'auditeur pour être apprécié, sous sa surface rugueuse d'instruments poussés vers les stridences, se cachent des virtuosités assez impressionnantes.

Corrente

Tiens, elle aussi, je l'ai vu en concert, encore plus récemment ! Après l'énergie forcenée de "UR", on tombe dans une musique bien plus consonnante, où l'EIC prend des allures de grand orchestre symphonique. Belle matière, déployée comme un fleuve rapide mais majestueux, au grè d'ambiances rythmiques souplement variées, fondées sur des ostinatos mais acceptant des pauses respiratoires fort belles. J'aime beaucoup la fin, un bel accord massif et lumineux à la fois.

Duo concertante

Petit concerto pour clarinette et violoncelle, accompagnés d'instruments tintinnabulants typiques de la musique contemporaine post-Boulez, guitare, harpe, mandoline, vibraphone ... Agréable et léger, vif, raffiné même, mais un peu vide. Trop élégant, pas assez nourrissant.

Joy

C'est le morceau le plus long (presque une demi-heure), écrit pour grand ensemble et électronique, autour de deux pianos et de pas mal de percussions résonnantes. Le livret, copieux mais mal foutu, mettant en colonnes parallèles les textes français et anglais avec des effets de typographie qui les rendent peu lisibles, rapproche cette oeuvre des symphonies de Sibelius, que je connais fort peu. On est dans des climats de musique tonale, où les dissonances sont rares. J'ai tendance à m'y ennuyer gentiment : si le Duo était un peu léger, ici c'est un peu lourd. Trop mollasson, pas assez surprenant.

Aucun commentaire: