mercredi 21 janvier 2009

Puumala Berg (Cité de la Musique - 20 Janvier 2009)

Veli-Matti Puumala - Seeds of Time

Devant un Orchestre du Conservatoire de Paris assez curieusement mélangé (il y a des violoncelles un peu partout dans les rangs !) et où se sont glissés les membres de l'EIC, s'installe Susanna Mälkki ; mais je ne verrais guère ses habituels pantalons de cuir noir, car elle est masquée par le piano de Hidéki Nagano. Un long concerto pour piano, donc, de 40 minutes, en parties bien repérables, et en un grand mouvement vers de plus en plus de simplicité.
Cela démarre par "Turba", passage très éclaté, post-sériel assez habituel, aux couleurs très vives, découpage rapide des cellules, fouillis rempli d'idées.
Dans "Premura", les séquences s'allongent. Le piano devient plus lyrique, post-romantique par moments, de superbes dialogues se mettent en place, avec un violon, avec des bois, ou des percussions. La disposition éclatée des instruments permet des effets soignés de stéréo.
Enfin, "Il Braccio della Notte" ralentit fortement le tempo. La musique se simplifie, s'approche du silence. Certains passages deviennent trop longs, mais l'émotion persiste.
Il y a dans tout ça un grand brassage de styles, d'époques musicales évoquées, mais dans un mouvement général bien maitrisé. Certains aspects expliqués par le livret, comme ces fenêtres de temps immobile ouvertes de temps en temps dans la partition, me sont restés invisibles. Mais c'est une belle découverte, et un nom de compositeur à garder en mémoire (en fait, j'en avais déjà entendu, mais j'étais alors plus circonspect ; le bilan de ces deux oeuvres, c'est qu'il a non seulement une bonne maitrise technique de son art, mais également une âme).

Alban Berg - Lulu Suite

Exit EIC (dont les musiciens vont s'installer dans les gradins, à croire qu'ils aiment ça, écouter de la musique !). Entre Laura Aikin (et s'asseoit, puisque muette les deux premiers mouvements). L'Orchestre de musiciens en devenir compense par l'enthousiasme quelques fausses notes. Méchantes effluves fiévreuses et épicées, dans cette pièce, que j'ai du mal à écouter en CD, il lui faut l'espace du concert pour dérouler ses volutes voluptueuses et méphitiques. J'ai toujours du mal avec Aikin, qui joue son lied avec conviction, mais un vibrato exagéré, et ne m'emporte pas totalement ; par contre, cri magnifique à la fin.

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