jeudi 2 avril 2009

Pollini Perspectives - Boulez (Salle Pleyel - 31 Mars 2009)

Arnold Schönberg - Six Petites pièces op. 19

Difficile début de concert, ou la musique, qui flirte longuement avec le silence, peine à passer à travers les tousseurs et quinteux, et leurs protestateurs véhéments. Pourtant, on y devine un laconisme sombre, plein de désillusion ; la sixième serait un hommage à Mahler, écrite juste après son enterrement. Pollini joue cette musique comme uniquement pour lui-même, dialogue intime, sans effet, à l'unisson de cette musique réduite à l'essentiel.

Alban Berg - Quatre Pièces op. 5

Le climat ne s'éclaire pas vraiment. Encore des miniatures, cette fois pour piano et clarinette, de la même époque du début de l'atonalité. Mais comme souvent chez Berg, l'émotion est moins cachée, et devient, surtout dans la quatrième pièce, bouleversante. Un déchirement, à fleur de nerf.

Anton Webern - Trois Petites Pièces op. 11

Après la force du Berg, ce duo piano violoncelle a plus de mal à nous toucher.

Anton Webern - Concerto op. 24

Je suis assez surpris par la direction de Pierre Boulez, qui prend un rythme lent et surtout monotone, pour un rendu uniforme, vraiment peu captivant.

Anton Webern - Lieder op. 3, 4, 12

Petra Lang parcourt ses cycles de lieder avec une belle intégrité, sans pathos ni effets, une présence qui n'obscurcit pas le piano ; mais les lieder, ce n'est pas vraiment mon truc.

Anton Webern - Variations op. 27

Retour au piano seul, pour un des "tubes" de Webern, en tous cas pour moi : je m'aperçois que je pourrais chantonner ces petites cadences astucieusement ajustées, où surgit tout le charme pointilliste et en demi-teintes du dodécaphonisme. En différenciant avec grand soin les attaques et les intensités, Pollini révèle les indices de sérialisme plus intégral de ces pièces fondamentales.

Anton Webern - Symphonie op. 21

Pareil que pour le concerto, le manque de brilliance de Boulez me laisse dubitatif. Ce soir, sous ses doigts, Webern semble bien froid. Heureusement que son intégrale était plus exaltante.

Arnold Schönberg - Lied der Waldtaube

La "verdeur" des Gurrelieder, mais la technique extraordinaire d'écriture pour petit ensemble acquise au fil des ans (indispensable savoir-faire pour créer des mélodies de timbres). Petra Lang peut plus jouer la cantatrice, la matière dramatique et la durée le permettent. C'est superbe.

Arnold Schönberg - Symphonie de chambre op. 9

Je connaissais Schönberg post-romantique, le voici ici très classique ! Du tonal (contourné certes), de l'allant, des couleurs orchestrales (de chambre) originales, tout ça s'écoute avec grand plaisir ! Et dans ces deux dernières pièces, Boulez est bien plus à son affaire !

Ailleurs: Palpatine, Paris-Broadway

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