mercredi 27 mai 2009

Meg Stuart - Do Animals Cry (Théâtre de la Ville - 27 Mai 2009)

Une discussion d'après spectacle me fait craindre d'être passé totalement à coté de cette création. Là où l'un a vu un panorama historique à la 2001, commençant par des singes, passant par une apparition christique, se terminant par une fin du monde, où l'autre a vu une famille légèrement dysfonctionnelle, avec un père absent, une mère trop présente, un fils perturbé par l'arrivée d'un nouvel homme, moi je n'ai pas vu grand-chose. Des corps qui s'agitent plus qu'ils ne dansent, qui se tordent, qui parfois convulsent. Une sorte de théâtre presque sans paroles. Des personnages qui passent d'une émotion à une autre sans que je ne saisisse de scénario général. Des séquences visiblement issues de séances d'improvisation, mais insuffisamment retravaillées, comme laissées brut de décoffrage.
Le problème se pose dès le démarrage, avec 5 danseurs et danseuses se présentant au public, donnant leur prénom, puis des surnoms, puis des expressions plus ou moins compréhensibles, mais avec 15 secondes entre chaque mot prononcé, et en recommençant si souvent, que tout de suite j'ai un sentiment d'ennui, et de rejet. Après quoi, je n'arrive pas à entrer dans leur monde.
Le plateau est intéressant, avec un tunnel de branchages, une grosse niche dans un coin, une table avec des chaises. Mais j'ai l'impression qu'ils essaient d'y faire tout ce qui est possible : marcher au-dessus du tunnel, y ramper, y courir, s'y accrocher par les vêtements, y disparaitre, en boucher les extrémités ; se disputer l'entrée dans la niche, s'y mettre tous ensemble, poser sur son toit une chaise pour s'y assoir, etc. Mais à part cette énumération des possibles, quel est le sens de la plupart de ces gestes ? Je n'en ai guère vu.
Et ça dure deux heures. Ce qui est long, quand on reste totalement en-dehors du truc. Du coup, mes séquences préférées sont celles qui parviennent à me surprendre : un chien empaillé qu'ils essaient de faire courir après un bâton (et y réussissent : il suffit de pousser le chien pour lui faire faire le trajet !) ; deux hommes qui entrent avec des pots de fleur sur la tête, assez poétique et joli dans son esthétique surréaliste.
Cela faisait assez longtemps que je n'avais vu (et entendu, merci les fauteuils qui claquent !) autant de spectateurs s'en aller en cours de route. Je ne pense pas que ce soit qu'ils étaient "choqués" ; juste qu'ils s'ennuyaient encore plus profondément que moi. Par contre, beaucoup d'applaudissements enthousiastes à la fin. Disons qu'une partie du public à su entrer dans cet univers, et une partie, pas.

Ailleurs : Les Trois Coups, Aligateau, Images de danse.

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