dimanche 25 octobre 2009

Xenakis Stravinski (Cité de la Musique - 23 Octobre 2009)

Après un concert pour grand orchestre, puis un pour solistes, en voici un dernier, pour ensemble. C'est sans doute celui où le couplage fonctionne le moins.
En introduction, des membres de l'IRCAM installent des micros pour enregistrer l'acoustique de la salle remplie de public, ce qui demande une bonne qualité de silence, qu'ils n'obtiendront guère, entre les portables qui sonnent, l'EIC qui s'échauffe de manière fort audible en coulisse, et les exclamations peu discrètes de Françoise Xenakis, qui trouve très malvenu le bras levé du technicien sur scène.

Iannis Xenakis - Plekto

La formation est assez standard du XXème siècle, flûte, clarinette, piano, violon, violoncelle, percussions. Et l'oeuvre ne brille pas par une originalité folle. Piano et percussions s'affrontent, d'un bord à l'autre de la scène. Les instruments centraux se concentrent sur des aspects plus mélodiques, assez surprenants chez Xenakis. Le tout n'est pas inoubliable, puisque déjà en grande partie oublié...

Igor Stravinsk - 8 miniatures instrumentales

C'est l'extension, pour 15 instruments, écrite en 1962, de pièces faciles pour piano, appelées "Les 5 doigts", qui datait de 1921. On peut y entendre des échos de "Pulcinella". C'est frais, rythmé, dynamique. Pas transcendant non plus.

Igor Stravinski - Concertino

C'est encore une transposition, pour 12 instruments, écrite en 1952, d'un quatuor à cordes écrit en 1920. Violon soliste, architecture très aérée et assez gracieuse, avec des vitesses très contrastées. C'est frais, rythmé, dynamique (ben oui, again).

Iannis Xenakis - Nomos Alpha

Pièce pour violoncelle seule, remplie d'expérimentations sonores (mais plus "bruyante" que du Lachenmann), ce déluge de virtuosités me laisse froid.

Igor Straviski - Concerto "Dumbarton Oaks"

"Petit concerto dans le style des concertos brandegourgeois", décrivait le compositeur. En effet, l'élégance simple des lignes contrapunctiques est bien là, une certaine robustesse dans la construction du discours aussi. Mais Stravinski y ajoute sa sauce, obstinatos rythmiques, une énergie sous-jacente qui fait rebondir continuellement les lignes, une petite distance d'humour quand le tempo doit ralentir. Très joli. Ah oui, disons que c'est frais, rythmé, dynamique.

Iannis Xenakis - Eonta

Ouf, pour terminer, enfin une pièce un peu plus consistante, qui ne soit ni mineure, ni décorative. Cela commence par une vaste cadence pour piano, entre improvisation à la Cecil Taylor, et étude de Ligeti qui aurait voulu s'inspirer de Stockhausen. Dimitri Vassilakis y est magistral. Bientôt viennent l'entourer deux trompettes et trois trombones. Pour la création, Boulez avait doublé les effectifs de cuivre, afin de leur permettre de souffler en relais. Précaution inutile avec les virtuoses de l'EIC. 5 ils sont donc, à tournoyer dans le fond de scène, à éructer dans le coffre du piano, ou à s'aligner face à lui. Jeu des sourdines, et des attitudes scéniques, la couleur de ces cuivres est fluctuante et surprend bien souvent. François-Xavier Roth dirige la manoeuvre, à travers les différentes sections, où le piano est tour à tour minimaliste, pointilliste, escaladeur d'arpèges en glissandi, etc. C'est passionnant à voir et à entendre.


Spotify
Xenakis - Ensemble Music 1
Stravinsky; Pulcinella, Dumbarton Oaks, Jeu de Cartes

2 commentaires:

ptilou a dit…

Ah les liens spotify marchent super bien ! je suis sur Stravinsky !!! superbe !

Arthur a dit…

J'étais au même concert et Eontas m'a passionné également. Elève-compositeur-amateur quadra, j'aurais aimé écrire ce genre de choses (les cuivres notamment). Mais bon je suis nul en maths, alors la musique stochastique est au dessus de mes moyens. Quant à Stravinsky, j'adore depuis "tout petit". Le concertino était un peu anecdotique cependant.