dimanche 30 mai 2010

Alexandra Grimal / Marc Ducret (L'Age d'Or - 29 Mai 2010)

En ayant découvert le concert au Sunside au dernier moment, je passe sur le site d'Alexandra Grimal et découvre qu'elle conclut une série de concerts en Avril et mai par un duo avec Marc Ducret, lui aussi vu fort récemment.
L'Age d'Or est un restaurant un peu trop cher, avec à l'étage une salle toute simple, quelques tables, chaises de jardins, tabourets, où on peut donner des petits concerts. Le gros problème étant l'isolation sonore, ou plutôt son absence. Le bruit du restaurant perturbe gravement l'espace du concert, surtout qu'ils n'ont même pas la décence d'y couper la sonorisation ! Donc, dès que les musiciens s'approchent un tout petit peu du silence, on a droit à la musak venant d'en bas. Détestable.
alexandra grimal / marc ducret alexandra grimal / marc ducret alexandra grimal / marc ducret
Cela ne semble guère gêner Marc Ducret, qui se lance dans ses habituelles aventures sonores, où prédominent les petites phrase mélodiques dont il distord les notes finales qui semblent se fondre dans l'inconnu, comme un réseau de chemins qui se perdent dans la brume. Alexandra Grimal se contente de répondre, alternant d'un saxophone à l'autre, hésitante, et ne prenant pas l'initiative, même quand le guitariste lui passe clairement la main. Cela donne une musique un peu à sens unique, où on admire la dextérité de Ducret, mais où manque l'intensité de Grimal.
alexandra grimal / marc ducretalexandra grimal / marc ducret
Après une pause, le concert revient plus équilibré. Grimal lance périodiquement des déferlements de notes qui débordent impétueusement, et Ducret devient plus bruitiste, avec bottleneck et autres gadgets électroniques. Les idées s'échangent plus, et la musique devient splendide par moments. Mais dès qu'ils baissent le volume, dès qu'ils approchent des gammes de sonorités plus subtilement poétiques, le bruit du restaurant vient les couvrir, quel dommage.
J'aurais vraiment préféré voir ce duo à l'Atelier du Plateau, par exemple, où on aurait eu la même excitante proximité avec les musiciens, mais dans une salle bien plus propice à l'éclosion de la musique.

Ailleurs : quelques photos.

2 commentaires:

ptilou a dit…

Ravi de ces cpte rendus sur A Grimal dont on parle beaucoup... la presse est friande de voir des femmes solistes dans le monde du jazz et met en avant peut-être un peu trop rapidement des musiciennes en devenir. C'est un peu pareil pour Sophie Alour chroniquée un peu plus haut également... A suivre pour évaluer leur progression de musicienne...

bladsurb a dit…

Merci :-)
Oui, le coté "Jazz féminin", c'est de la facilité éditoriale. Il n'y a pas grand-chose de commun entre A Grimal, S Alour, Géraldine Laurent, Amy Gamlen, etc. Le coté "génération La Fontaine", du nom du bar où, sous l'impulsion du Laboratoire de la Création, ont joué ensemble Grimal, Pacéo, Kerecky, Herman, et quelques autres, me semblerait plus faire sens, mais peut-être pas pour ces musiciens engagés chacun dans sa voie. Les femmes envahissent maintenant suffisamment le territoire du Jazz pour que ça devienne banal, et donc insignifiant, ouf, on peut s'intéresser à ce que chacune a à dire par sa musique, et c'est tout !