lundi 24 mai 2010

Ballet de l'Opéra de Lyon - Programme Américain (Théâtre de la Ville - 22 Mai 2010)

Ralph Lemon - Rescuing the Princess

Le livret est accompagné d'un feuillet complémentaire, et les deux livrent des analyses de la pièce légèrement différentes, même si elles ne sont pas forcément incompatibles : d'un coté on nous dit qu'elle fait référence à "Solaris" et "Alphaville", de l'autre qu'elle est issue des répétitions improvisées de la troupe, autour de la fin de vie de son amie danseuse. Il y a des duos, et des solos en parallèle. Il y a un film qu'on ne voit quasiment pas, où passent des animaux, et un lapin étendu sur le sol. Comme la troupe qui a créé cette pièce est européenne, les danseurs sont dans des habits "normaux". Ca dure 45 minutes. Et c'est très long, parce que très répétitif, sans rien qui ressorte, sans rien qui accroche. De la danse tiédasse, diluée, somnifère.

Merce Cunningham - Beach Birds

De Cunningham, je n'ai pas toujours tout aimé. Mais cette pièce est fascinante. La musique, de John Cage, quelle surprise, est constituée de notes espacées de piano sur un fond de bâtons de pluie. Relaxant et mystérieux. Sur la scène, les danseurs déguisés dans des costumes noirs et blancs qui ne laissent que le visage et les pieds à nu, se déplacent, se regroupent, se dispersent, forment des figures géométriques, des gestes peu spectaculaires mais constamment renouvelés, dans des jeux de miroir, de décalages, de graphismes, qui enchantent de bout en bout par leur variété, singularité, économie et efficacité. L'émotion nait de la beauté, qui nait de la géométrie. La discipline des danseurs me semble stupéfiante, pour mémoriser une telle chorégraphie, où la musique ne peut servir de repère, et où tous les déplacements doivent être coordonnés avec précision pour que les figures prennent corps. Résultat splendide. Seul regret : Caelyn Knight, qui m'avait tant impressionné il y a deux ans, ne pouvait pas autant briller, la pièce étant une performance de troupe plus que de ses membres.

Trisha Brown - Set and Reset/ Reset

Une sculpture de Robert Rauschenberg capte d'abord l'attention : deux cercles reliés par des cordes, qui se déroulant créent une image de sablier. Spectaculaire. Les danseurs arrivent ensuite, envahissent la scène par les bords, des sortes de flux et reflux. Danse athlétique et sinueuse, où le torse ondule et les membres s'étirent. Sensuel à sa manière. La musique de Laurie Anderson complète le plaisir.

Ailleurs : Palpatine (texte, images), Mimylasouris (tiens, l'un et l'autre ont Caelyn Knight en photo, je dis ça je dis rien ...) ; Dansomanie.

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