samedi 30 avril 2011

EIC - Scène ouverte (Cité de la Musique - 28 Avril 2011)

Compilation d'extraits

Cette première partie de concert avait été annoncée avec fracas comme une "libération de la musique", une résurrection des utopies libertaire des années 60 et 70, et je m'attendais à un truc un peu improvisé, un peu chaotique. Mais on est loin des intersessions, et c'est un spectacle pleinement maitrisé qui est donné, qui enchaine sans interruptions des extraits d'oeuvres variées, parfois par contrastes (le "Ein Hauch von Unzeit" de Klaus Huber, caresse sonore doucement plaintive, après les déflagrations tumultueuses du "Klavierstück X" de Karlheinz Stockhausen), parfois par complément (un extrait de la "Sérénade pour un satellite" de Bruno Maderna venant interrompre le "Viola" du même compositeur), découpant certaines oeuvres en plusieurs extraits séparés qui se font écho. Un écran sur scène projette les jolies figures colorées de "Aria" de John Cage (la chanteuse Valérie Philippin s'y régale visiblement !). Les musiciens surgissent du public en solo ou par petits groupes. Le chef d'orchestre Clement Power s'amuse avec la harpiste dans une sorte de mime. Frédéric Stochl, responsable de la mise en forme, et promoteur de cette soirée, surveille de la table de mixage la spatialisation. Tout ça est plaisant, plutôt spectaculaire, mais la musique n'en sort pas forcément renforcée. Et s'il s'agit de remettre en cause le formalisme du déroulé d'un concert classique, ceux que ce formalisme gène et qui auraient pu apprécier les surprises de ce soir, n'étaient pas dans la salle, remplie d'habitués ...

entracte

Pierre Boulez - Domaines

Le spectaculaire reste de mise, pour cette seconde partie. Au centre du public, le chef d'orchestre, et un petit dispositif de projection. Le clarinettiste Alain Damiens (prodigieux, mais n'est-ce pas habituel ?) parcourra les allées de la salle au milieu des spectateurs. Les groupes instrumentaux seront eux dans les gradins. L'ordre des séquences sera déterminée en piochant dans un chapeau, la lettre tirée est diffusée sur l'écran. Si l'écriture de la clarinette est fort proche de celle du "dialogue de l'ombre double", celle des groupes qui lui font réponse est plus différenciée, ne serait-ce que par leur composition très diverses (clarinette basse solo ; quatuor de saxophones ; sextuor à cordes, à mon avis le groupe le plus faible ; marimba et contrebasse, au son étonnamment jazzy ! ; hautbois, cor et guitare, le groupe qui m'a le plus plu ; et un disparate flûte, harpe, basson, trompette et saxophone). De fait, la séduction sonore agit à fond, mais on touche aussi les limites du tirage aléatoire : si les séquences peuvent être enchainées dans n'importe quel ordre, il ne peut pas y avoir de forme globale s'installant dans le déroulé temporel. D'ailleurs, les oeuvres proposant aujourd'hui des parcours multiples préfèrent généralement se concentrer sur quelques chemins clairement définis et ayant tous leur raison (comme pour les "six miniatures en trompe l'oeil" de Hurel).

domaines

Ailleurs: Simon Corley
Spotify: Alain Damiens – Recital de clarinette, Alexis Descharmes – Huber: L'oeuvre Pour Violoncelle, Alexandre Tharaud – Mauricio Kagel

dimanche 24 avril 2011

Planning Mai - Juin 2011

Et là, soudain, c'est le drame. Le désert, deux mois avant les dates habituelles. Va falloir improviser pour combler cette lacune coupable !

Jean-Claude Gallotta - Faut qu'je danse / Daphnis é Chloé (Théâtre des Abbesses - 22 Avril 2011)

Faut qu'je danse

Ce solo n'est pas vraiment une pièce autonome : Jean-Claude Gallotta y raconte les circonstances de la création de "Daphnis é Chloé", dans un texte simple et touchant, qui vers la fin tire un peu trop vers la poésie. Et régulièrement, il interrompt son récit par un "mais faut qu'je danse, faut qu'je danse", et de fait, il s'élance, gambade de part ou d'autre de la scène, se fige dans des poses un peu maladroites, ne cherche pas à pousser son corps de plus de 60 ans vers le spectaculaire ou la démonstration technique mais au contraire reste dans une nudité du geste, une sincérité des intentions, qui force le respect et l'attendrissement admiratif. Une démarche à l'opposée de celle de Louise Lecavalier, en fait, et qui est beaucoup plus intéressante.

Daphnis é Chloé

Et donc, enchainé sans pause, "Daphnis é Chloé", créé en 1982, repris par trois danseurs magnifiques et intenses, Francesca Ziviani, Nicolas Diguet et Sébastien Ledig. Une pièce essentiellement composée de duos, où se découvrent les jeux des corps et des sentiments, dans l'exubérance exploratrice de la jeunesse. Et quelle santé, quelle énergie ! Le piano de Henri Torgue libère des torrents de notes, où se baignent les couples. Le langage me semble sans age, et le plaisir constamment renouvelé. Un grand bain de jouvence. Et le sourire des interprètes pendant les saluts, où Ziviani en particulier semble prête à recommencer de suite tant elle déborde encore d'énergie, ravit.

gallotta aux abbesses

Ailleurs: ResMusica, Rue du Théâtre, Toute La Culture

samedi 23 avril 2011

Cecil Taylor, Amiri Baraka - Diction & Contra-diction (Cité de la Musique - 20 Avril 2011)

Il n'y aura pas de duo, finalement : 20 minutes d'attente, 30 minutes d'Amiri Baraka, 15 minutes d'attente, puis une bonne heure de Cecil Taylor.

Amiri Baraka

Le poète, anciennement connu sous le nom de LeRoi Jones, s'avance vers le micro, fouille dans sa besace à la recherche de papiers incertains, balance sans grande conviction quelques phrases contre Sarkozy en Libye, finit par trouver les poèmes cherchés, et les lit (et s'il manque une page à l'un d'eux, tant pis). Si les paroles ont vieilli (on peut encore citer Lénine, Staline, Mao, comme de grands penseurs de la Révolution, sans ironie ?! Et dans ce texte sur l'attentat des Twin Towers, comment doit-on entendre les échos complotistes sur les Israéliens prévenus à l'avance, ou sur l'invention du Sida ?! Et pas un mot sur Obama, il préfère taper sur Bush, ces temps-là étaient plus simples à analyser ... ), la musique est encore vive, celle qu'il chantonne entre deux couplets (Afro-Blue, par exemple), ou plus simplement celle des mots, qu'il scande, déclame, projette vers le public en variant les effets, et qui me fait penser à certains Gil Scott-Heron parce qu'ils doivent puiser aux mêmes sources (prêcheurs évangélistes ?). Donc, si on n'écoute pas les paroles avec attention, on peut apprécier le flot très efficace ; mais pour son oeuvre de poète, le sentiment est à un léger embarras, à entendre une ancienne gloire dont le "radicalisme" consiste à s'accrocher à une grille de lecture obsolète et obscurcie de raccourcis gênants.

Cecil Taylor

Après cette première partie, il y avait matière à avoir un peu peur : après tout, Cecil Taylor aussi écrit des poèmes, et préfère parfois les réciter que de jouer au piano. Mais non, cette fois, il approche en flageolant un peu du clavier, installe une partition (mais que contient cette feuille qu'il inspecte de temps en temps ? quelques mélodies, quelques idées jetées en vitesse peut-être, comme une anti-sèche ?), puis joue. Et la force est toujours là. Celle des mains et des bras, toujours capable de danser sur les touches à toute vitesse, de boxer des descentes de clavier en clusters, de tenir le rythme et l'intensité pendant plus d'une heure. Mais la force de la musique, surtout, qui explore des registres que je ne lui connaissais pas sur les disques des années 80. La première atmosphère est en effet très bucolique, printanière, pleine du plaisir de la vie qui surgit, joyeuse, comme étonnée et ravie. Puis c'est un nocturne, mystérieux, même si cette nuit est bien constellée d'étoiles, pleine d'énergie qui traverse en vagues puissantes la relative quiétude contemplative des espaces infinis. Après un grand bloc de musique, il se lève et laisse quelques applaudissements marquer une pause avant de se rasseoir pour d'autres pièces plus courtes, et où quelques tics de langages commencent à s'installer (une boucle rythmique et mélodique, dont il s'échappe par un brusque crescendo vers l'aigu, par exemple). Et puis soudain, ça lui suffit (et nous aussi, en fait : cette musique c'est du concentré, et après une heure, on est largement rassasié, en danger de saturation), et il quitte la scène si rapidement que Baraka n'a pas atteint les dernières marches de l'escalier pour le rejoindre, qu'il est déjà sorti.

cecil taylor

Ailleurs: Damien, Criss-Cross ...

Spotify: Cecil Taylor – Air Above Mountains, Cecil Taylor – Silent Tongues

lundi 18 avril 2011

Dave Douglas - Brass Ecstacy (Cité de la Musique - 12 Avril 2011)

Lester Bowie est principalement connu comme trompettiste et cofondateur de l'Art Ensemble of Chicago, mais d'autres projets ont occupé sa belle carrière, dont un "Brass Fantasy" pour cuivres variés et batterie. C'est cette formation que reprend Dave Douglas, autre trompettiste versatile, dans ce "Brass Ecstasy", en forme d'hommage.
Pour l'accompagner, on a Vincent Chancey au cor et Luis Bonilla au trombone (tous deux ayant joué avec Lester Bowie), Marcus Rojas au tuba (qui prend la place de la contrebasse), et Nasheet Waits à la battterie (que j'avais vu dans le trio de Bojan Z).
C'est fort agréable. Dave Douglas se lance dans des anecdotes, presque intégralement en français, salue Ibrahim Maalouf qui l'avait invité il y a quelques mois, s'amuse visiblement beaucoup dans ce contexte sympathique.
Mais j'avais nettement préféré sa participation au concert de Maalouf, sans compter sa venue au sein de Masada. Fort agréable concert ce soir, mais trop léger pour être vraiment captivant, et nulle révélation ni révolution à l'horizon.

dave douglas brass ecstasy

Spotify: Lester Bowie Brass Fantasy – Avant Pop, Dave Douglas Brass Ecstasy – Spirit Moves

lundi 11 avril 2011

Nono Berio (Cité de la Musique - 9 Avril 2011)

Luigi Nono - No hay caminos, hay que caminar... Andrej Tarkowskij

Voilà donc le Nono final, aboutissement du style initié par Fragmente-Stille, an Diotima, avec son exploration du silence, de la presque redite, d'un univers sonore restreint qu'il élargit pourtant dans le temps (on approche de la demi-heure) comme dans l'espace, puisque l'orchestre (l'orchestre du Conservatoire de Paris, aidé par les membres de l'EIC), est divisé en sept groupes dont deux sont sur la scène, et les autres dans les hauts gradins tout autour. Ce sont les effets de spatialisation qui m'ont le plus intéressé, entre autres de subtils dialogues de percussions d'un bord à l'autre (j'étais un peu trop en fond de salle pour profiter des effets avant/arrière). La matière raréfiée (quoique ponctuée ça et là de soudains coups de grisou) demande une grande concentration du chef (Jonathan Nott) et des musiciens. Les spectateurs peuvent eux soit se concentrer sur toutes ces infimes variations autour d'une seule note, soit au contraire un peu lâcher prise et se laisser aller à s'immerger passivement dans le son.

Luciano Berio - Sinfonia

Après le presque rien, la quasi overdose. Du texte en veux-tu en voilà, de la musique bien présente, des citations en pagaille, de l'énergie, le contraste joue à plein. Mais il ne faudrait pas se laisser déborder, si possible. Les Swingle Singers, pourtant très habitués de cette pièce (au point que je me demandais s'ils en avaient l'exclusivité, mais la discographie indique que non), ne sont pas sans défaut, même si leur projection beaucoup trop en avant, escamotant parfois l'orchestre, n'est pas de leur fait, mais de l'ingénieur du son qui règle leurs micros. On est loin de l'équilibre que j'avais trouvé merveilleux chez les Synergy Vocals chantant Tehilim. L'orchestre lui aussi patine un peu dans l'approximation, et le fabuleux "In ruhig fliessender Bewegung" devient confus. Les plus beaux moments sont du coup le "O King" d'une belle lumière, et le cinquième mouvement récapitulatif mené d'une belle maestria.
En bis, les Swingle Singers nous offrent un "Lady Madonna" fort joli, puis un éblouissant "A Fifth of Beethoven", qui permet de quitter la salle avec un grand sourire.

swingle singers

Ailleurs: Simon Corley
Spotify: Berio : Sinfonia & Eindrücke, The Swingle Singers – Beauty & The Beatbox

samedi 9 avril 2011

Bruno mantovani - Akhmatova (Opéra Bastille - 6 Avril 2011)

Après un premier opéra présenté à la Cité de la Musique, le deuxième a droit au faste institutionnel de Bastille. Mais la réussite n'est que partielle.
Le livret ne m'a guère intéressé. Je ne connaissais absolument pas Anna Akhmatova, et le personnage ici présenté ne va guère au-delà d'une figure très schématique d'une artiste tentant de survivre sous le règne de Staline, et ayant des difficultés relationnelles avec son fils. Ce sont en fait les "adversaires", son fils et surtout le représentant de l'union des écrivains, qui bénéficient du meilleur traitement.
L'opéra est en deux parties, trois actes, onze scènes. Ce sont des moments épars qui s'étalent d'avant la seconde guerre mondiale à après la mort de Staline. La mise en scène privilégie la fluidité d'une scène à l'autre, profitant d'un décor noir et blanc astucieux, marqué par la présence constante des portraits d'Akhmatova par Modigliani.
Ce qui me surprend le plus dans la musique, c'est son classicisme au niveau orchestral. Il n'y a guère plus de cette fusion parfois si extraordinaire entre instruments qui marquait les partitions de Mantovani : ici les cordes jouent les aplats et les glacis, les cuivres pétaradent, les bois virevoltent, les percussions grondent, chacun à sa place et sans guère de surprises. La première partie est en plus marquée par une sorte de statisme, des formules répétitives, un temps englué, qui peut être volontaire pour marquer la marche de l'histoire et des destins personnels qui se fige sous la dictature, mais cela donne une musique sans grand charme. Heureusement les choses s'améliorent dans la seconde partie, et les moments qui captent mon attention se font plus nombreux, aussi bien pour les solistes (violon, accordéon, flûtes) que pour l'ensemble orchestral (massif).
De même, le traitement vocal ne m'enchante guère, avec des lignes qui ne traduisent pas grand-chose de ce que ressentent les protagonistes, une manie d’élision pénible (est-ce une tentative de donner un accent "russe", que de dire "maint'nant", ou autre "notr' maitr'" ?).
De tout cela, je retriendrai finalement deux scènes qui m'ont ravi : celle où le représentant incite une autre artiste à écrire contre Akhmatova (avec deux dialogues traités en parallèle), et celle où des universitaires anglais interrogent Akhmatova et ne comprennent pas ses réponses forcées par la présence de son fils en prison. Deux scènes où joue Christophe Dumaux, hautecontre, excellent, et dont les inflexions mielleuses traduisent la dangerosité sous l'habit officiel.

akhmatova

Ailleurs: Joël Riou, c.roch.notes
Spotify: Mantovani: Concerto pour deux altos, Time Stretch & Finale

dimanche 3 avril 2011

Accentus - Schoenberg Pintscher Stockhausen (Cité de la Musique - 2 Avril 2011)

Arnold Schoenberg

Pour commencer, l'ensemble Accentus enchaine quatre morceaux de Schönberg. Le premier est le plus déroutant : alors que Schönberg a écrit tant d'excellentes pièces vocales, pourquoi Franck Krawczyk a-t-il éprouvé le besoin de transcrire "Farben", la troisième des cinq pièces pour orchestre op. 16, toute en frémissements orchestraux ? D'atonale, elle devient atone, et les soupirs et souffles ne lui donnent guère plus de vie. Avec "Dreimal tausend Jahre", on retrouve une écriture chorale à la fois dodécaphonique, en contrepoint, et au lyrisme assez intense. Un chant de joie, calme et recueilli, pour fêter la naissance de l'état d'Israël. "De Profundis", dernière oeuvre achevée de Schönberg, offre un visage très opératique, mélangeant les techniques pour accentuer la dramaturgie : passages parlés ou déclamés, lignes vocales largement déployées, passage soliste tendu d'émotion, cris, on est proche du grand spectacle, mais la douleur reste du langage schönbergien tardif, où l'émotion refuse toute expression post-romantique mais n'en fulgure pas moins sous les contraintes dodécaphoniques. Ces deux pièces dataient de 1949-1950, la dernière, "Friede auf Erden", revient en 1907. On retrouve une tonalité, le ré mineur ! Contrepoint, calme, montée en intensité, intemporel.

Matthias Pintescher - She cholat ahavah ani

Il s'agit du Cantique des Cantiques, et d'une création française. Mais elle ne m'accroche pas. Les explications du livret n'aident guère : "J'imagine que ce texte est un script dans le champ abstrait de la composition". De Pintscher, je préfère donc largement les oeuvres orchestrales et concertantes, et pour le Cantique des Cantiques, j'ai de loin préféré la version John Zorn. Pour cette pièce, Laurence Equilbey a laissé la direction à Pieter-jelle de Boer, plus carré dans son attitude, alors qu'elle est toute penchée vers ses chanteurs, et plus ondulante des bras.

Karlheinz Stockhausen - Welt-Parlament

Mazette, quelle pièce ! Il serait temps que le cycle d'opéras "Licht" soit enregistré, ou même joué ! Cette première scène de "Mittwoch aus Licht" allie beauté de la musique, humour, surprises, intensité dramaturgique ...
La scène est divisée en deux gradins, les filles d'un coté, les garçons de l'autre, mais laissés vide pour l'instant, seul le chef (Laurence Equilbey revenue) est là, sous une estrade où s'installe le "président" de l'assemblée. Tous les chanteurs et chanteuses arrivent, équipés de métronomes électroniques qui tiquent taquent à diverses allures, habillés de couleurs vives et parfois fantaisistes, se saluent, déblatèrent, finissent par s'installer dans les gradins.
Le président déclare la séance ouverte, "Parlement du monde : l'amour est ici notre thème". On a après cela deux matériaux musicaux superposés : un fond sonore, de syllabes superposées en flux rythmique et harmonique lentement changeant, du sombre vers le clair, assez fascinant, et des interventions d'un à trois protagonistes, qui descendent des gradins, balancent quelques vérités sur l'amour, péremptoires et plus ou moins fondées, que le président accueille avec enthousiasme et solennité (ou rejette, parfois, et sans grande raison ...). Les membres d'Accentus qui à cette occasion descendent dans l'arène en profitent pour faire leur numéro, regard menaçant, parade de séduction, trémoussements ... Ce sont des pointes d'humour délicieuses, renforcées encore par la subite irruption d'une des hôtesses d'accueil de la Cité annonçant (sans chanter !) que la voiture immatriculée "ML 2011" (comme Mittwoch aus Licht) doit être déplacée, ce qui provoque le départ précipité du président de l'assemblée, remplacé, jusqu'à ce qu'il revienne, par la colorature, élue par acclamation de ses pairs.
La tension entre le fond sonore riche et mouvant, dans lequel on plonge avec bonheur, et les irruptions solistes, qui nous en sortent temporairement et permettent de ne pas s'y noyer, donne une puissance formidable à la pièce, qui ne faiblit pas d'un bout à l'autre (38 minutes).

accentus à la cité de la musique

Spotify: Accentus – Schoenberg: Choral Works, Pierre Boulez – Schoenberg: Choral Music