dimanche 4 décembre 2011

Levinas Asperghis Birtwistle Lachenmann (Cité de la Musique - 29 Novembre 2011)

Michaël Levinas - Appels

Ce court morceau introductif date de 1974, et marque, dit le compositeur dans le livret, le début de l'aventure de la musique spectrale. En effet, dans cet appel répété où se combinent le son du cor et de la caisse claire et des traitements numériques, on sent la fascination pour le son en tant que matière première de la musique. Mais il manque la notion de processus de transformation, et autour de ce son primaire, les autres instruments viennent se greffer de manière encore très classique. L'oeuvre indique une révolution à venir, mais sans en être un chef d'oeuvre.

Georges Asperghis - Pièce pour douze

Je me souviens m'être dit que pour une fois, je trouvais pas mal cette pièce d'Asperghis, auteur d'un théâtre musical qui m'horripile bien souvent. Ici, c'est de la "musique pure", sans voix. Mais le problème, c'est que je ne me souviens plus de rien d'autre ...

Harrison Birtwistle - Cortège

Dans Theseus Game, il y avait deux chaises où se relayaient les solistes. Cette fois, c'est debout qu'ils viennent l'un après l'autre se positionner au centre des musiciens disposés en demi-cercle. A part ça, pas grand-chose à en dire. Là aussi, ça laisse bien peu de souvenirs.

Helmut Lachenmann - Concertini

Pour cette pièce plutôt récente de Lachenmann (2004-2005), de nombreux musiciens supplémentaires gonflent l'effectif de l'ensemble intercontemporain, qui est éclaté entre la scène et les gradins. Le langage de Lachenmann s'est déradicalisé, et il conjugue maintenant les moments bruitistes habituels (beaucoup de grattements) avec des passages où les instruments sont joués normalement. Comme le titre l'indique, il s'amuse avec la notion de concerto, et de fait, on a de magnifiques solos, à la guitare, à la harpe, ainsi que de splendides dialogues à quelques-uns. Et il y a suffisamment de variété pour que les 40 minutes passent sans aucun ennui, entre les différentes oppositions qui structurent l'oeuvre (sons bruités / sons normaux, effectifs différents des groupes instrumentaux sur scène et ceux spatialisés). Très réussi.

eic, mälkki, lachenmann

Spotify: Michaël Lévinas: Par-delà, Georges Asperghis - Simulacres, Harrison Birtwistle - Secret Theater

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien sur, quand au bout de 40 ans, l'EIC ne présente d'un compositeur vivant, ayant écrit des oeuvres dont trois opéras , ayant aussi réalisé une integrale de 32 sonates de Beethoven et le clavier bien tempéré , que sa première pièce de 1974, cela crée une désinformation vis à vis du public.
Le processus spectral à venir, les problématiques du musical et du timbre qui ont jalonnées les années qui ont suivi 1974,(c'était encore la classe du conservatoire!) la redéfinition du rôle même de l'écriture dans le monde sonore contemporain, tout cela n'est pas pris en compte par l'auditeur. le son même de la Caisse Claire sa saturation ... celle qui préocuppe tant les nouvelles génerations , ??? au moins entendre cela dans cette pièce sans chercher à classer les chef d'oeuvres et ce qui ne le sont pas. l'histoire est plus rusée que les longs interdits !l'auditeur qui a écrit dans ce blog n'a pas eu accés à ceraines réalités musicales comme beaucoup du public de l'EIC