jeudi 21 juin 2012

Carte blanche à Clément Himbert (Cité de la Musique - 16 Juin 2012)

Arnold Schoenberg - Verklaerte Nacht

Voici une transcription de la Nuit Transfigurée que je ne connaissais pas : écrite par Eduard Steuermann, elle utilise un trio violon violoncelle et piano. Les élèves du CNSMDP qui la jouent, Jae-Won Lee au violon, Tristan Cornut au violoncelle et François Lambret au piano, ont pris le nom de "Trio Paul Klee". Il me semble que cette transcription distribue facilement les rôles du drame musical : à la femme le violon, à l'homme le violoncelle, et le piano pour le reste. Ce dernier reste d'ailleurs bien en arrière-plan, comme s'il accompagnait un lied. J'aime bien les premiers mouvements, les plus sombres, mais décroche quand l'oeuvre bascule vers son coté clair.

Heitor Villa-Lobos - Fantasia

Le travail de Yedam Kim au piano est phagocité par celui de Clément Himbert au saxophone, qui se lance avec une fougue éclatante de bonheur dans cette fantaisie transcrite, au point que je me demande s'il n'a pas en partie improvisé et rajouté des cadences. En tous cas, il y met une souplesse de tempo et une allégresse dans les mélodies sinueuses qui font pencher cette pièce vers le Jazz.

Michael Nyman - Sharing the Curve

Himbert, qui visiblement mène ce concert, explique que Nyman fait partie de l'école minimaliste et répétitive, et que cette pièce n'utilise que quatre accords. Il y accompagne de son saxophone un quatuor à cordes composé de Mi-Sa Yang et Jae-Won Lee aux violons, Barbara Giepner à l'alto et Tristan Cornut au violoncelle. C'est effectivement minimaliste et répétitif, bref, de la musique qui est intéressante pour illustrer, mais pas vraiment suffisante en elle-même à mon goût. Voici par exemple un clip plaisant, où le plaisir de l'oeil complète celui de l'oreille.

Sylvain Rifflet - Double

Rifflet est un saxophoniste de Jazz. Himbert et lui se rencontrent régulièrement pour créer de la musique ensemble. Ce "Double", pour deux saxophones et dispositif électronique, est en trois parties : dans la première, ils jouent tous deux en parallèle, je n'ai pas bien vu l'intérêt ; dans la deuxième et plus longue, l'un joue au milieu des échos générés par l'autre, cela crée un sentiment d'être dans une immense caverne, c'est fort beau ; la troisième reprend la mélodie de la première, mais avec un délai, comme un canon, ou un tuilage, ce qui donne tout de suite plus de profondeur.

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