dimanche 11 novembre 2012

Anne Paceo Quintet - Yôkaï (new Morning - 26 Octobre 2012)

Anne Paceo fait partie des artistes que je vois régulièrement, et dans des formations diverses, ne serait-ce qu'à cause de sa résidence mensuelle sur la péniche Anako, où elle se produit presque chaque fois dans une formation inédite. "Presque" seulement, puisque c'est là que je l'ai vu pour la première fois dans ce quintet. Depuis, ils ont beaucoup tourné, joué, et fait un disque, en l'honneur duquel ce concert est donné.
Du coup, ils jouent le disque, presque dans son intégralité (il manque il me semble un morceau), et quasiment rien d'autre (à part "Toundra", déjà à leur répertoire, et un inédit, qui m'a moins plu à première écoute).
Anne Paceo est bavarde ce soir, racontant longuement les anecdotes entourant chaque chanson, les soirées neigeuses et endormies de "Lulea", les souvenirs africains de "Toutes les fées étaient là", la recherche de un puis deux "Little Bouddha", l'atmosphère politique et sociale si particulière de la Birmanie au début de son assouplissement pour "Smile" ... Le public est rapidement séduit, quelqu'un lui demande de répéter le nom du dessinateur auteur de la pochette (il s'appelle Oco).
La musique réserve moins de surprises (contrairement à l'habitude, ils ne commencent pas par "Shwedagon", mais par "Yôkaï" : ils joueront leur hymne en fin de set, et en bis, avec un percussionniste invité, dont j'ai oublié le nom, et qui multiplie un peu trop les instruments utilisés), mais j'ai beaucoup de plaisir à la ré-entendre. Ce qui me frappe surtout, c'est l'aspect chantant de bien des morceaux, qui me donnent envie de les chantonner. Comme rodé en concert, puis enregistré sur le disque, elle s'offre un unique et magnifique solo en introduction à "Toutes les fées étaient là". Le reste est plus respiration, impulsion, et gourmandise partagée.
Autour d'elle, Antonin-Tri Hoang me semble tenté par l'abstraction, construisant des solos solides et très construits autour de quelque idées. Leonardo Montana (uniquement au piano, j'aimerais bien qu'il tente à nouveau le Fender Rhodes) part parfois dans du rythmique quasi monkien, alors que Stéphane Kerecki explore les lignes mélodiques, les faisant groover avec grâce et introspection. Pierre Perchaud apporte des textures subtiles et des coloris, et quelques puissants solos.
Le son du groupe est désormais plus unifié, un alliage riche et coloré. Quand je sors après avoir acheté le disque (et un joli T-Shirt !), certains spectateurs chantent "Smile", où Anne Paceo reconnait une certaine naïveté, mais qui s'accroche durablement dans l'oreille, et qu'elle a donné ce soir avec une fragilité émouvante et parfaite.

anne paceo quintet au new morning

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