lundi 26 novembre 2012

Futurismes - Autour de Varèse (Cité de la Musique - 20 Novembre 2012)

Edgard Varèse - Ionisation

Les percussionnistes de l'Ensemble Intercontemporain sont complétés par des élèves du CNSMDP pour une version lumineusement articulée et joyeuse de cette pièce mythique pour percussions et sirènes. C'est la première partie qui m'enthousiaste le plus, que Susanna Mälkki dirige sans forcer la puissance, mais en exaltant au contraire le swing rebondissant, et l'allant allègre. Et même quand monte la puissance, cela se fait sans démonstration apocalyptique, et ça fait du bien.

Enno Poppe - Speicher III-IV-V

Enno Poppe s'est lancé dans un vaste cycle devant atteindre les 80 minutes. Ce sont ici les mouvements centraux. C'est le premier, enfin le III, que je préfère, avec deux flûtes jumelles comme créant un instrument nouveau en entrelaçant leurs lignes, et des solis de violons et d'altos qui imitent des voix humaines qui se plaindraient sans qu'on les prenne trop au sérieux. Les autres mouvement m'ont laissés peu de souvenirs - un peu trop de matière, pas assez de variété dans les textures, je crois.

Edgard Varèse - Poème électronique

A la fin de l'audition de ces bandes, voyant sans doute mon air peu ravi, mon voisin m'explique que le lieu y fait aussi, quand il avait assisté tout jeune à la création à Bruxelles, cela avait une toute autre allure, que cette fascination a effectivement vieillie, mais bon, c'est la vie ...

Benedict Mason - drawing tunes and figuring photos

Ce sont pendant une douzaine de minutes comme une suite de photographies, dans un noir et blanc classique, d'une grande ville, New-York peut-être, ambiances de rues, ici quelque-chose de neigeux, là une impression de club de Jazz. C'est joli et divertissant.

Mauro Lanza - #9

Le compositeur explique être parti d'idées musicales très minimales, et s'être demandé comment construire un discours avec. Eh bien, il suffit de passer à la musique spectrale (ou post-spectrale ?) ! Les idées de départ se répètent, créant des habitudes et donc des prévisibilités, mais sont d'une fois à l'autre légèrement variées pour structurer l'ensemble. Le résultat final est du coup cohérent sans être lassant, plein de surprises sans partir dans tous les sens, bref, c'est une belle réussite, très plaisante.

eic, mauro lanza, susanna mälkki

Edgard Varèse - Ecuatorial

Si les oeuvres de Varèse sont en général peu données, celle-ci l'est encore moins, vu son effectif : thérémins ou ondes Martenot, choeur de voix d'hommes, c'est spécial. Ce soir, l'ensemble est de plain-pied avec le public, sur l'un des longs cotés de la salle. Et le choeur est installé dans les gradins de l'étage au-dessus. Comme je suis juste devant l'orchestre, ce choeur me surplombe fortement. L'effet est massif. Au futur des ondes Martenot s'oppose la puissance primitive de ces voix de basse. Mais je ne vais guère au-delà de cet effet de choc, et ne suis pas vraiment emporté : il aurait fallu mieux connaître la pièce avant pour pouvoir mieux l'apprécier.

Ailleurs: Michèle Tosi

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