dimanche 21 septembre 2014

Airelle Besson + Nelson Veras / Donkey Monkey + Journal Intime (La Dynamo - 11 Septembre 2014)

Airelle Besson, Nelson Veras

Ce duo, elle à la trompette et lui à la guitare, présente leur futur CD "Préludes". Nelson Veras est toujours aussi délicat, subtilement virtuose, notes en apesanteur. Airelle Besson, hésitante dans le première morceau, s'impose ensuite, dans des compositions qui sont essentiellement les siennes. Musiques atmosphériques, climatiques, plutôt sereines, aux rythmiques douces, aux lumières souvent ouatées. Il y a des souvenirs de neiges, d'hiver nordique. Mais aussi des moment plus vifs, comme le fameux "Pouki Pouki". Un très joli moment.

airelle besson / nelson veras

Journal Intime & Donkey Monkey

En deuxième partie, la musique est beaucoup plus agitée. Nous avons au centre le trio de cuivre "Journal Intime" : Sylvain Bardiau - trompette, Frédéric Gastard - saxophone, Matthias Mahler - trombone. S'amusant à agrémenter leurs instruments de quelques tuyaux ou embouchures fantaisistes, ils développent une puissance parfois impressionnante, et une grande habileté pour entremêler les lignes rythmiques et mélodiques, afin de sonner comme un mini-big band, Et les entourant, nous avons un duo, Donkey Monkey : Eve Risser - piano, Yuko Oshima - batterie. Elles s'aventurent d'habitude volontiers dans l'expérimental, mais moins dans ce contexte de réunion avec "Journal Intime" : Eve Risser joue du piano préparé à la volée (objets déposés sur les cordes, etc.), mais le coeur des morceaux se fait plutôt en accords puissants ; et Yuko Oshima assume un rôle de "batterie" presque conventionnel, sans explorations percussionnistes trop appuyées.
Les morceaux ont tous un peu la même structure : un début en recherche sonore, où tout flotte un peu, pour peu à peu se poser, s'enraciner, puis monter en puissance, avec l'essentiel des morceaux balançant une grande et belle puissance de feu. Le morceau "Tokyo Blues", où les deux femmes s'amusent à "chanter", ressort particulièrement.

journal intime / donkey monkey

Ailleurs : une vidéo de présentation de "Préludes" ; Journal Intime et Donkey Monkey au Jazzdor 2013.

mercredi 17 septembre 2014

Yes is a Pleasant Country (Cité de la Musique - 8 Septembre 2014)

C'est la troisème fois que je vois ce trio, et peut-être l'émotion ne sera-t-elle jamais plus aussi intense que la première fois ?
Je retrouve avec grand plaisir l'interactivité entre les trois musiciens, Jeanne Added au chant, Vincent Lê Quang au saxophone, Bruno Ruder au piano, qui s'écoutent, se répondent, s'opposent rarement ; les enchaînements entre les morceaux, qui dans des séquences d'une vingtaine de minutes, mélangent époques ambiances et émotions, et ce de façon partiellement improvisée. Il y a plusieurs nouveaux morceaux, principalement écrits par Lê Quang sur des textes de Yeats. Mon préféré est "Before The World Was Made".
Mais je ne retrouve pas les sommets d'émotions vécus au Studio de l'Ermitage. Moins de contrastes, et moins d'intensité. Un concert très agréable, mais un peu trop tranquille et confortable, là où j'attendais d'être secoué.

yes is a pleasant country

Ailleurs : Eric Bergerot

Henri Texier / Get The Blessing (Grande Halle de la Villette - 7 Septembre 2014)

Get The Blessing

Dans le grand marathon proposé par Jazz à la Villette pour célébrer l'année 1959, je n'ai choisi que ce concert. "Get The Blessing" est censé honorer le "The Shape Of Jazz To Come" de Ornette Coleman, et le bassiste et leader Jim Barr assurera que toutes les musiques présentées ce soir ont été inspirées par cet inventeur hors-pair. Mais à part un excellent "Lonely Woman", traité en paliers successifs d'intensité, et qui me fait fort curieusement penser à du Pink Floyd, ce ne sont que des morceaux de "Get The Blessing" qui seront jouées. Parfois, la filiation avec Coleman sonne de manière presque évidente, comme dans "Quiet", joué juste avant "Lonely Woman", ce qui permet d'en découvrir les atomes crochus. Parfois, la connexion est disons plus floue. Mais cela reste un excellent concert, parce que "Get the Blessing" est un bon groupe à voir sur scène, inventif et accessible, même si la grande salle Charlie Parker est moins favorable que le Triton : moins d'anecdotes et de chaleur humaine, trop de distance.

get the blessing

Henri Texier

A la tête de son Hope Quartet agrandi en sextet (Nguyên Lê guitare ; François Corneloup et Sébastien Texier saxophones ; Armel Dupas piano, Louis Moutin batterie), Henri Texier propose un hommage beaucoup plus direct : ce ne seront que des reprises du "Mingus Ah Um" de Charles Mingus. Les thèmes sont là, certains bien connus ("Fable of Faubus" ou "Goodbye Pork Pie Hat") d'autres moins ("Pussy Cat Dues" ...), présentés de manière très fidèle, puis viennent les solos à la queue leu leu, on reprend le thème, puis on passe au morceau suivant. Pour tout dire, j'ai trouvé cela assez pantouflard, sans grand risque ni fièvre, et finalement plutôt ennuyeux.

henri texier sextet

Ailleurs : Mosaïc-Jazz
Spotify Ornette Coleman – The Shape Of Jazz To ComeCharles Mingus – Mingus Ah Um

mardi 2 septembre 2014

Planning Septembre-Octobre 2014

Jazz à la Villette puis EIC, commençons l'année par les repères habituels ...