jeudi 27 novembre 2014

Hartmann Maderna Nono (Cité de la Musique - 18 Novembre 2014)

Karl Amadeus Hartmann - Adagio (Symphonie n°2)

On commence cette soirée Nono par une composition emblématique d'un de ces amis. Cette symphonie est la pièce rescapée d'un vaste cycle abandonné. Musique ample, dramatique, encore pleine d'échos (Bartok entre autres), bien.

Bruno Maderna - Ausstrahlung

De nombreuses couches se conjuguent dans cette oeuvre d'une grosse demi-heure : un orchestre disposé en arcs de cercle concentriques (c'est l'Orchestre Symphonique du SWR Baden-Baden & Freiburg, dirigé par Ingo Metzmacher), un joueur de flûte (Gunhild Ott) et un joueur de hautbois (Alexander Ott) solistes, une soprano (Laura Aikin), et une bande magnétique où sont déclamés divers textes poétiques, épiques ou mystiques (extraits de la Bhagavad-Gita du Mahâbhârata, de poèmes persans, du Véda et de l'Avesta ...). Paroles parlées ou chantées en plusieurs langues se superposant sur la bande et par la cantatrice, éclats furieux des percussions et des cuivres, nappes engloutissantes de cordes, c'est riche, et puissant.

swr baden-baden & freiburg

Luigi Nono - Como una ola de fuerza y luz

J'aime beaucoup cette pièce sur disque, et les occasions de l'entendre en concert sont rares : c'est la deuxième audition à Paris, la première ayant eu lieu en 1977 ! Elle s'y révèle absolument splendide. Plus encore que l'orchestre et la bande magnétique, je savoure particulièrement la puissance des déclamations de Laura Aikin (ces"Luciano !" véhéments et lumineux, entre révolte et détresse, serrent le coeur), et la partie de piano, jouée par Jean-Frédéric Neuburger, qui grimpe lentement de l'abîme des graves vers la lumière, mais s'arrête à mi-clavier. Une interprétation intense, bouillonnante d'énergie et de tristesse. Formidable.

SpotifyKismara Pessati – Hartmann: Symphonies Nos. 1-8Lothar Faber – Maderna: Orchestral Works (Digitally Remastered)Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks – Nono: Como una ola de fuerza y luz; ...sofferte onde serene...

dimanche 23 novembre 2014

Colin Currie Group - Steve Reich (Cité de la Musique - 8 Novembre 2014)

Steve Reich - Mallet Quartet

Des percussions à claviers (2 marimbas, 2 vibraphones), trois mouvements rapide/lent/rapide, business as usual pour du Steve Reich. Mais le premier mouvement s'avère particulièrement séduisant dans sa lisibilité mélodique, au-dessus de l'habituel tapis rythmique vif et souple à la fois. Le deuxième me semble très court, énigmatique dans son laconisme et son tempo suspendu. Le troisième est plus banal.

Steve Reich - Quartet

C'est une formation typique pour Reich : 2 pianos, 2 vibraphones. Je me demande dans quelle mesure Reich disant dans le livret "La forme que j'ai choisie a été souvent utilisée dans l'histoire : rapide-lent-rapide, le tout enchaïné sans pause" est à prendre comme une marque d'humour ou d'aveuglement de sa part. La rythmique y est moins propulsive que d'habitude, et du coup la pièce sonne plus statique, voire architecturale, avec de multiples incises et dérivations. Dixit Reich, "Le mouvement lent introduit des harmonies que l'on ne trouve pas souvent dans mes compositions". Elles ne suffisent pas à le rendre intéressant. La conclusion est plus habituelle par son allant martelé.

Steve Reich - Drumming

J'ai le souvenir de vidéos de cette pièce qui en faisait une pièce très agréable et festive. Le Colin Currie Group transforme le premier mouvement, pour quatre paires de bongos, en une impressionnante démonstration de force. Mais est-ce par absence de souplesse, par le volume sonore dégagé, la suite devient pénible, toute en puissance et sans âme. Les aigus des glockenspiels des troisième et quatrième mouvements sont particulièrement douloureux.

colin currie group

Spotify Steve Reich – Reich : WTC 9/11, Mallet Quartet, Dance Patterns

mercredi 12 novembre 2014

Planning Novembre-Décembre 2014

Presque à l'heure !


William Forsythe / Semperoper Ballett de Dresde (Théâtre de la Ville - 29 Octobre 2014)

Steptext

Par rapport à ma première vision de cette pièce, je n'ai pas ressenti la même gène par rapport à des "scories d'avant-garde" : les lumières allumées, les phrases musicales coupées brutalement, cela renvoie à une atmosphère de répétition, et les danseurs de ce soir, particulièrement athlétiques, renforcent cette impression par une attitude presque désinvolte, mais aussi assez froide, malgré les touches d'humour.

Neue Suite

Les duos ne sont pas ma forme préférée en danse - et ici,c'est une suite de pas de deux, venus de diverses autres oeuvres de Forsythe. Il y a, c'est surprenant, quelques fautes techniques - une chute, une tenue tremblotante. Les appariements proposent des couples aux hauteurs respectives fort diverses, et des musculatures plus ou moins saillantes. Personne ne m'ablouit particulièrement.

In the Middle, Somewhat Elevated

Là aussi, je suis moins enthousiaste que la première fois. J'y vois des échos des "Beach Birds" de Merce Cunningham, dans les mouvements de corps en regroupements incessamment variés. C'est magnifique, mais je ne ressens pas de frisson, est-ce du à moi, aux interprètes, aux circonstances, je ne sais. Bref, une soirée dont j'attendais bien plus, dommage ...

semperoper ballett de dresde

Ailleurs : La souris, Danses avec la plume, Toute la culture ...