dimanche 27 septembre 2015

Orioxy / Yaron Herman (Grande Halle de la Villette - 10 Septembre 2015)

Orioxy

Je ne connaissais pas ce groupe, n'ayant écouté ni Tales en 2010 ni Lost Children en 2015. Je découvre donc cette formation atypique qui réunit une chanteuse, Yaem Miller, une harpiste, Julie Campiche, et une paire rythmique, un contrebassiste et un batteur, plus en arrière-plan. Les univers générés sont variés, dans leurs couleurs, les atmosphères, les intensités, entre rêves et fièvres. Mais je n'entre pas totalement ; j'y sens constamment comme une volonté de démonstration, de montrer tout ce qu'elles savent faire, qui me laisse sur le quai. De jolis moments, j'admire le jeu de Campiche, mais mangés par des maniérismes, musicaux et scéniques, et quand l'émotion commence à me saisir, elles passent souvent à tout à fait autre chose, ce qui me fait retomber (être assis à coté d'un couple qui passe tout le concert à échanger des regards ironiques et à souffler d'exaspération n'aide pas). Une salle plus petite, favorisant l'intimité, aurait peut-être mieux convenue. Là, je n'ai ressenti ni la sincérité ni la nécessité de leur musique.

orioxy

Yaron Herman, Ziv Ravitz

Sorti fin Août, l'album Everyday m'avait un peu déçu, trop joli et propre. Mais en concert, c'est autre chose. Commençant en douceur, Herman affiche une technique classique irréprochable, les deux mains dialoguant à égalité. Mais c'est quand le batteur Ziv Ravitz le rejoint que les choses sérieuses commencent. Ravitz convient parfaitement à Herman : sa frappe vive, extrêmement précise, énergique et sans un poil de gras, s'accorde à merveille avec les cavalcades lyriques du pianiste, et les morceaux trouvent sur scène leurs véritables dimensions. Virtuosité, plaisir du jeu, élégance des grandes lignes, Et bien sur, énergie, complicité, fusion. Ce n'est pas révolutionnaire, mais c'est souvent jubilatoire : la complémentarité dans "Point of view", les résonances de Ravitz dans la caisse du piano pour "Retrograde" (l'habituelle reprise iconoclaste de Herman, après "Toxic" et autre "Army of Me"), l'exceptionnel solo de batterie en intro à "Nettish", le pointillisme à la fin de "Heart Shaped Box" ...
Quand entrent sur scène le chanteur Sage et un quatuor à cordes, c'est une sorte d'interlude, avec "Volcano" de Herman, puis une chanson de Sage, agréable, mais sans plus. Une fois le duo resté seul on en arrive rapidement aux bis, un délicat "No Surprises" (certains diront mièvre), et une autre jolie berceuse. On ressort du concert tout débordant de joie.

yaron herman, ziv ravitz

Spotify : Orioxy - Lost ChildrenYaron Herman - Everyday
Ailleurs : Les deux parties sont sur Arte Concert, Orioxy et Yaron Herman.

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