dimanche 18 octobre 2015

Maelström (Cité de la Musique - 9 Octobre 2015)

Insecte à [pwal]

Il s'agit d'un trio de musiciens de l'EIC : Eric-Maria Couturier au violoncelle, Nicolas Crosse à la contrebasse, et Victor Hanna aux percussions et électroniques. Leur musique est fortement improvisée, et ils joueront également lors des entractes de ce soir et du lendemain. Les deux instruments à cordes sont reliées à des nombreuses pédales d'effet, ce qui permet par exemple à Crosse de jouer dans des tessitures très aiguës, fort surprenantes, alliant la hauteur de son du violon à la profondeur et amplitude d'archet de la contrebasse. Dans cette première intervention, le rythme ne surgit vraiment qu'à mi-parcours. L'atmosphère générée est très intéressante. J'aimerais beaucoup les entendre de nouveau, ils seraient parfait pour une session au Triton.

George Crumb - Black Angels

Cette musique nécessite un certain type d'engagement, plus spirituel que technique, peut-être un certain type de risque, que le quatuor de l'EIC ne prend pas. Sans mise en danger, c'est une sorte d'anesthésie qui domine, ça ne fonctionne pas. Le quatuor Béla avait su faire vibrer cette pièce bien davantage.

Kurt Hentschläger / Edmund Campion - Cluster-X

Sur l'écran, des abstractions de corps humains qui se superposent, s'agglutinent, flottent et défilent. Sur la scène, Jayce Ogren dirige l'EIC au long de pages instrumentales sans grande originalité. Le tout dure 25 minutes, c'est une création mondiale, et ça n'offre guère d'intérêt.

Matthias Pintscher - beyond (a system of passing)

Sophie Cherrier interprète cette pièce pour flûte seule, où se succèdent diverses techniques, mais l'ensemble me semble assez anecdotique.

Frank Vigroux / Antoine Schmitt - Tempest

Sur l'écran, des particules qui tourbillonnent, s'agglutinent, forment des courants, des structures, des formes par moments spectaculaires, mais finissent par lasser, par leur répétitivité et l'absence de logique de succession (sans demander un scénario, peut-être une gradation dans la complexité ou autre ?). Pour la partie sonore (pas de musicien sur scène), une musique électronique d'essence bruitiste, épisodes de saturation, pas désagréable mais là encore qui ne marque pas.
L'interdisciplinarité artistique, c'est un joli concept, mais coller des images quelconques qui bougent,  et des sons quelconques, ça ne suffit pas à faire un truc intéressant. Au final, dans les deux pièces de ce soir, je ne sais pas qui, de la vidéo ou de l'audio, était censé accompagner l'autre, car aucune des deux parties ne dépassait le niveau d'illustration pour atteindre celui d'oeuvre artistique autonome.

Ailleurs : Michèle Tosi (qui fait l'impasse sur la plupart des morceaux, elle n'aime sans doute pas dire du mal).

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