jeudi 26 novembre 2015

Dernières nouvelles de Frau Major (Cité de la Musique - 10 Novembre 2015)

Pour raconter la vie d'Alain Bashung, ce spectacle conjugue deux voix : celle d'un narrateur assez classique, genre journaliste biographe, et celle d'une femme chez qui Bashung aurait vécu avant d'être connu, et qui suivrait sa carrière de loin, le recroisant de temps en temps, et vivant sa vie entre temps.
Le scénario est connu : dix ans de galères, deux tubes dont le succès l'assomme, deux albums dingues pour s'en débarrasser, une lente progression vers le succès critique et public, le cancer. La part privée est aussi évoquée : mariages, dépressions, alcoolisme ... L'entrecroisement des deux voix, et les interventions du manager qui tente de suivre les hauts et bas de la carrière, rendent le tout très vivant et bien accrocheur.

dernières nouvelles de frau major

La musique est assurée pour plusieurs musiciens d'excellent niveau, qui ont participé aux dernières tournées de Bashung, gage de respect à l'univers du chanteur. autour du guitariste Yan Péchin, qui alterne entre guitares électriques et acoustiques, et délivre de puissants et captivants solos.
La part vocale est confiée à une belle brochette d'invités. Cela va du mauvais (Rachid Taha massacre allègrement "Gaby Oh Gaby" en balançant les phrases n'importe comment, hors temps la plupart du temps, une sorte d'exercice punk que je crois malheureusement involontaire) au bien (Kent pour "La nuit je mens", très élégant ; Alain Chamfort pour "Comme un légo", distancié puis pris peu à peu dans l'émotion) à l'excellent (Brigitte Fontaine, qu'on doit aider à arriver jusqu'au micro, récite plus qu'elle ne chante "Samuel Hall", dont les leitmotivs "allez au diable je vous déteste tous" et "continue comme ça" lui vont comme un gant ; sa présence rayonne et sa prestation est fascinante). Se confirme que la rythmique Bashungienne est particulièrement complexe et casse-gueule (et encore personne ne s'attaque à "Après d'âpres hostilités" ou "Faites monter" ...).

brigitte fontaine

Je ressors avec plein de chansons dans la tête qui tourneront en boucle pendant plusieurs jours (avant que "J'envisage" ne s'impose du coté du Bataclan).

Spotify : J'ai une liste des mes morceaux de Bashung préférés joués en concert.

jeudi 19 novembre 2015

Inauguration de l'orgue symphonique (Philharmonie de Paris - 28 octobre 2015)


orgue philharmonique

Thierry Escaich - Improvisation pour orgue

Quand Escaich commence à jouer sur les 4 claviers du pupitre au look étrangement rétro-SF, le son est sombre et presque ténu. Mais bientôt la paroi s'ouvre qui laisse voir les tuyaux rutilants et le son s'échapper à son aise. Cela devient du coup passablement tonitruant. Comme il reste d'un bout à l'autre sur un registre dramatique et impressionnant, dense au danger d'être lourd, fort au danger d'être assourdissant, sérieux au danger d'être pompier, martelant à l'envi quelques thèmes d'essences bien trop modales pour vraiment m'intéresser, je trouve l'exercice assez rasoir et brise-oreilles.

Jörg Widmann - Concerto pour alto

Antoine Tamestit se promène, sur le plateau, passant par de nombreux emplacements au milieu ou devant l'Orchestre de Paris, et également entre différents genres de jeux, percussion digitale et manuelle, pizzicati à foison, lyrisme, ironie, au long des épisodes très variés de ce concerto.
C'est amusant à suivre, souvent très surprenant, au point que la rupture d'une corde puisse sembler faire partie de la partition, mais au final ça reste une suite d'anecdotes plus ou moins spectaculaires, pas une grande oeuvre musicale.

jörh widmann - concerto pour alto

Camille Saint-Saëns - Symphonie n° 3 "Avec orgue"

J'apprécie dans cette symphonie le coté carré, solide, bien charpenté ; qui peut assez vite lasser si on l'entend trop souvent, ce qui n'est pas mon cas.
Par contre, je découvre par rapport à l'orgue un assez gros problème : dans ma position de coté, je n'ai aucune fusion entre l'orchestre qui s'étale à mes pieds et l'orgue qui plafonne à ma droite.
Comme la position directement sous l'orgue est encore moins agréable à cause du volume sonore dégagé par les tuyaux, cela crée de très nombreuses places où l'expérience n'est pas terrible. Je crois que je vais m'abstenir de venir dans cette salle pour profiter de l'orgue (ce qui n'est pas un gros sacrifice, cela dit).

Ailleurs : La souris, Palpatine, ResMusica ; le concert est disponible sur le site de la Philharmonie.

lundi 9 novembre 2015

Gergiev / Bartok - Stravinski (Philharmonie de Paris - 17 Octobre 2015)

Béla Bartok - Suite de danses

Composées pour le cinquantenaire de la naissance de la ville de Budapest, et d'inspirations diverses (hongroises bien sur mais aussi arabes et roumaines), ces 6 danses rythmiques et colorées forment un très agréable commencement de concert, même si je ne ressens guère en elles une urgence vitale (alors qu'elle peut surgir dans d'autres interprétations plus violentes - le LSO est ici un peu trop moelleux).

Béla Bartok - le Mandarin merveilleux

Les choses deviennent beaucoup plus sérieuses. Valery Gergiev privilégie la conduite du récit, sans forcer sur les effets terribles. Les pulsions brutales, sexe et mort, sont du coup un peu anesthésiées, mais on y gagne des couleurs orchestrales plus subtiles, que les stridences parfois masquent. Le LSO brille de tous les pupitres.

guergiev et lso

Igor Stravinski - L'Oiseau de feu

Conduite du récit, disais-je ? C'est encore plus vrai ici. Première fois que je "suis" intégralement l'histoire, et goûte autant les passages les plus calmes que les danses plus furieuses. C'est du coup passionnant de bout en bout, la variété des climats assurant une écoute constamment captivée.

Spotify : Bartok - Orchestral Music (Budapest Festival Orchestra - Ivan Fischer), Bartok - Concerto pour Orchestre & Suite de danses (Koninklijk Concertgebouworkest - Bernard Haitink)Stravinsky: The Firebird (Mariinsky Orchestra - Valery Gergiev)

samedi 7 novembre 2015

Planning Novembre-Décembre 2015

Autant de spectacles en 10 jours que dans les deux mois précédents, la presque fin d'année sera bien dense ...