vendredi 29 janvier 2016

Jusqu'au bout de l'impro (CNSMDP - 16 Janvier 2016)

C'est à Anne Montaron qu'on doit cette nuit d'improvisations au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. J'y suis allé en me demandant combien de temps j'allais tenir, finalement j'aurais bien continué plus longtemps ! La diversité des styles musicaux présentés, et l'alternance régulière obligeant à changer de salle toutes les heures, ont bien réussi à me tenir éveillé, j'en étais tout étonné.
Seuls les premiers concerts étaient si pleins que du monde est resté à la porte, si bien que je n'ai pu assister aux improvisations médiévales, ni à l'ensemble de contrebasses. Les rangs sont ensuite restés très correctement remplis, beau succès d'audience, très jeune, visiblement beaucoup d’élèves et d'accointances.
Je vais me contenter d'un recueil d'impressions.

Agréable entrée en matière avec un Quintette Be Bop, qui improvise sagement, en collant à la grille, rien de révolutionnaire. Bien plus intéressante est l'improvisation modale qui suit, qui propose l'alap et le teentala du raga Puriya Danashree, à la flûte, par Samuel Bricault, accompagné à la guimbarde, tablas, et tampura, celle-ci jouée par Gabriel Gosse, qui interviendra plusieurs fois dans la nuit, un nom à suivre. Très belle interprétation, calmement envoûtante, je suis sous le charme.

jusqu'au bout de l'impro

Après une longue pause forcée par le trop-plein du public dans la deuxième salle, nous retournons au même Espace Fleuret, pour une rencontre entre musiciens et danseurs (le M et le D de CNSMDP). Il y a deux groupes de musiciens : des élèves de la classe d'accompagnement chorégraphique, aux allants les plus classiques, et d'autres de la classe d'improvisation générative, plus expérimentaux. C'est une demi-heure passionnante, où on voit les personnalités, ces deux-là qui ne peuvent se retenir de danser avant même l'arrivée des musiciens, celle-ci qui brille de suite en grands mouvements, celui-ci qui cherche sa place, ceux-là qui se regroupent et s'amusent avec les musiciens, ceux qui s'ignorent, ceux qui s'attirent, ceux qui se la jouent un peu trop, ceux qui sont soudain saisi par un court moment de grâce. Et puis se pose une question essentielle qui se répétera au cours de la nuit : comment finir une improvisation ? Les temps impartis sont courts pour ces élèves ivres de scène. Anne Montaron fait de grands signes pour couper, ils finissent par la voir et s'arrêtent dans un certain flottement.

jusqu'au bout de l'impro

jusqu'au bout de l'impro

Cette fois-ci, j'accès à la deuxième salle, garnie d'un magnifique orgue. On commence par des portraits de spectateurs, où des pianistes posent quelques questions à des volontaires pour ensuite improviser à partir de ces indices. C'est malin, souvent drôle, avec certains mots, des lieux, des couleurs, des sentiments, qu'on peut reconnaître dans l'improvisation, souvent composée de plusieurs thèmes successifs ensuite mêlés. Réussir à arrêter les pianistes est la partie la plus compliquée ...
Suit une improvisation à l'orgue, en fait en trio, orgue, piano, orgue Hammond, mais qui ne m'accroche guère, je n'ai pas l'impression d'un grand échange entre les musiciens.

jusqu'au bout de l'impro

Retour à l'Espace Maurice Fleuret pour du Big Band autour de John Kirby. François Théberge présente les pièces, et les dirige, très dansant. Les arrangements sont écrits pas les élèves ; c'est entraînant, d'une excellente facture, sans trop de solos, l'importance est plutôt dans l'écriture orchestrale. Bref, c'est très plaisant.

jusqu'au bout de l'impro

jusqu'au bout de l'impro

S'ensuit une improvisation générative autour de Ludwig Van de Mauricio Kagel. C'est du Sound Painting, avec pas mal d'éléments théâtraux, de grands rires collectifs, des gags musicaux, mais aussi de la bonne musique avec son lot d'émotions. Du bon travail.

jusqu'au bout de l'impro

jusqu'au bout de l'impro

Du séjour suivant en salle d'orgue, je ne garde guère de souvenirs; Une adaptation pour Quartet de Jazz de la sonate pour piano de Henri Dutilleux assez crispée et sans grand charme. Des improvisations Jazz et musique ancienne où brilla vaillamment, malgré l'heure tardive, ou très matinale, la soprano Marie Perbost.

Et donc, la soirée se termine par des improvisations Jazz. D'abord deux guitaristes en solo, Aurélien Hall, en acoustique, et Gabriel Gosse, en électrique et pédales d'effet, excellents l'un et l'autre, dans des styles très différents.

jusqu'au bout de l'impro

jusqu'au bout de l'impro

Et enfin, Médéric Collignon mène en Sound Painting une dizaine d'élèves qui forment un effectif assez disparate (deux pianos, un accordéon, trois flûtes, deux violons, deux violoncelles, et une clarinette). Il embraie ensuite sur "Red Clay" de Freddy Hubbard, où il se lance en beatbox et scat, pour un final haut en couleurs et en énergie.

jusqu'au bout de l'impro

jusqu'au bout de l'impro

Et ainsi boostés, après un petit dèj un brin décevant, les biscuits apéros à minuit étaient meilleurs, nous partons dans le matin à peine blême, voir si Paris s'éveille ...

Ailleurs : plus de photos ici, et réécoute de la Nuit sur France Musique

dimanche 24 janvier 2016

Biennale de Quatuors à cordes - Quatuor Béla (Cité de la Musique - 15 Janvier 2016)

Francesco Filidei - Notturno sulle corde vocale

Le premier concert de cette Biennale commence par une création, bon signe. Les musiciens utilisent non leur instrument habituel mais des SmartInstruments, une création Ircam, qui consiste à intégrer dans des instruments acoustiques, lors de leur fabrication, des composants électroniques qui permettent de modifier le son produit par l'instrument. L'hybridation acoustique/électronique est plus intime et douce que dans le cas d'une spatialisation Ircam habituelle.
Ca commence par un souffle, un frémissement, qui prend de l'ampleur, et de l'épaisseur. La musique ne se déploie pas par la mélodie, mais plus comme une matière qui modifie peu à peu de texture, et d'éclairage. Intriguant, et assez réussi.

Dmitri Chostakovitch - Quatuor à cordes n°7

Trois courts mouvements partagés entre la lumière (les pizzicati très bondissants du premier mouvement) et l'ombre (déploration du deuxième mouvement) qui finit bien sur par gagner (pizzicati à nouveau, mais éteints). Belle interprétation.

Philippe Leroux - White Face (De la glisse)

Donc, des sons qui glissent, dans diverses textures, couleurs, vitesses, etc. Pendant 20 minutes. C'est long.

Ailleurs : ce concert peut être écouté sur France Musique pendant quelques semaines.

samedi 16 janvier 2016

Cabaret Contemporain - L'Homme Machine (Cité de la Musique - 10 janvier 2015)

Le "Cabaret Contemporain" est un groupe de musiciens plutôt atypique : un piano, deux contrebasses, une batterie, une guitare. Mais tous ces instruments sont joués de façon souvent peu conventionnelle, où l'aspect percussif est fortement mis en avant. La guitare par exemple est fixée horizontalement et jouée avec des baguettes frottées sur les cordes. Les contrebassistes utilisent souvent des maillets. Le piano est préparé. La batterie est augmentée d'un bon nombre d'éléments de percussion. Les boucles se superposent, qui génèrent en même temps rythmes et mélodies, avec une belle énergie, et un son très particulier, organique plus qu'acoustique. L'ensemble sonne comme une version douce de Einstürzende Neubauten ! Pour jouer du Kraftwerk, pourquoi pas ?
Les premiers morceaux sont assez peu connus, mais ils enchaînent ensuite sur les tubes du groupe allemand (The Model, Radioactivity, Tour de France ...).
Le point plus délicat du concert, c'est la chanteuse invitée. Linda Olah possède de grands talents de performeuse, et une voix capable de bien des registres, du growling sur "Tour de France", des piaillements sur "Pocket Calculator", du chant lyrique sur "Music Non Stop", elle est très étonnante. Mais elle n'est pas du tout "Machine". Dans le concept kraftwerkien de l'Homme Machine, il y a une fusion entre l'humain et l'électronique. Ici, les synthétiseurs ont été remplacés par des instruments acoustiques, utilisés de façon spécifique, et cela fonctionne très bien, on a toujours l'aspect mécanique des boucles superposées. Mais la chanteuse ne s'intègre pas du tout à cette sonorité d'ensemble. Elle semble presque une diva par moments, beaucoup trop en avant. Du coup, j'ai ressenti une sorte de malaise pendant tout le concert, et qui est du à son concept même. Bizarre.

cabaret contemporain

Spotify : Kraftwerk - The Man Machine, Cabaret Contemporain - plays Moondog

mardi 12 janvier 2016

Rising Stars - Trio Catch (Cté de la Musique - 6 Janvier 2016)

Johannes Brahms - Trio op. 114

Ce trio est formé d'une clarinettiste, d'une violoncelliste, et d'une pianiste, trois musiciennes qui se sont connues au sein de l'Ensemble Modern. Pour débuter, du Brahms. J'ai particulièrement apprécia le duo d'amour de l'adagio, un tendre dialogue plein de charme.

Johannes Maria Staud - Wasserzeichen

10 minutes, 4 parties, le livret dit "une qualité sonore plutôt sombre / entre arrêts fragiles et explosions extatiques", j'ai bien aimé, mais n'en garde guère de souvenirs.

Helmut Lachenmann - Allegro sostenuto

Pour du Lachenmann, c'est très chantant, en fait, et assez peu bruitiste. Presque une demi-heure, qui capte mon attention sans faiblir. Moins poignant et expérimental que d'autres oeuvres majeures de ce compositeur, mais un plaisir plus immédiat et tranquille.

trio catch

Spotify : Lachenmann: Allegro Sostenuto - Pression - Intérieur III - Intérieur I (Digitally Remastered)

lundi 4 janvier 2016

Planning Janvier-Février 2016

A en croire le tableau de bord, et je n'ai aucune raison de douter de ses indications, ceci est le millième billet de ce blogue. Partons dès maintenant vers le numéro 2000 ...


Cinéma 2015

38 films ; 10 "+" dont deux spéciaux pour "A Touch of Zen" et "Youth" ; 5 "-" dont un spécial pour "Le dos rouge".

A Most Violent Year + ; L'Affaire SK1 ; Loin des hommes ; Phoenix + ; Foxcatcher + ; American Sniper ; Kingsman : Services Secrets ; Birdman ; Crosswind + ; Taxi Teheran + ; Le Dos Rouge - ; Shaun le mouton ; Avengers : L'ère d'Ultron ; Un pigeon perché sur une branche ; Mad Max : Fury Road + ; Le Labyrinthe du silence ; La Loi du marché ; La Bataille de la Montagne du Tigre ; Vice Versa - ; Ant-Man ; While We're Young - ; A Touch of Zen + ; La dame dans l'auto ; Mission Impossible : Rogue Nation ; Dheepan + ; Life - ; Youth + ; Marguerite + ; Code UNCLE ; L'homme irrationnel ; Sicario ; Seul sur Mars ; Fatima ; 007 Spectre - ; Les Anarchistes ; Nous trois ou rien ; L'Hermine ; Star Wars : le Réveil de la Force