jeudi 14 décembre 2017

EIC - Deux Esprits (Cité de la Musique - 1 Décembre 2017)

Toshio Hosokawa - Atem-Lied

En apéritif, 8 minutes de flûte basse solo, par Emmanuelle Ophèle. Il y a du souffle, du chant, du bruit, beaucoup de nature évoquée, c'est très beau, et l'esthétique est vraiment hybride entre occident et orient. La plus belle pièce de la soirée.

Toru Takemitsu - Archipelago S, And then I knew 'twas wind

Je mets les deux morceaux, l'un pour ensemble, l'autre pour trio, dans le même paquet, celui des œuvres qui essaient trop fort mais ne parviennent pas ; dans le cas présent : à opérer une jonction entre tradition japonaise et debussysme. C'est un peu chichiteux, très forcé, insincère et au final, sans âme. Il faut que j'arrête avec Takemitsu, je ne crois pas me souvenir d'une seule pièce qui m'ait réellement plu.

Oriza Hirata / Toshio Hosokawa - Futari Shizuka, The Maiden from the Sea

Cet opéra en un acte réunit une soprano, Kerstin Avemo, et une actrice nô, Ryoko Aoki, et mélange une légende japonaise et la tragédie actuelle des réfugiés. Mais bizarre idée de donner à la rescapée d'un naufrage le prénom Hélène, bien trop européen, quand les migrations se font dans le sens inverse. Et ces deux histoires se nourrissent-elles peu l'une l'autre. Cela reste un prétexte à écire une musique entre orient et occident, qui fonctionne plutôt bien. La partie théâtre/chorégraphie nô ne m'a guère embarqué, par contre. Ce n'est pas "décoratif", comme souvent ce genre de mélange, mais de là à y trouver un "universalisme bouleversant", non plus.

deux esprits

Ailleurs : Alexandre Jamar, Pierre Gervasoni

samedi 2 décembre 2017

Still toxic

Il y a 10 ans, j'avais écrit un billet sur des reprises variées de la chanson "Toxic" de Britney Spears. Aujourd'hui, trois vidéos sur cinq n'y sont plus disponibles. Plutôt que de corriger, je préfère écrire un nouveau billet, avec plein de nouvelles versions apparues entre temps. Toxic, c'est quoi ? En voici une présentation par Rebecca Manzoni, pour "Tubes & Co" sur France Inter. Et ça donne ça (je n'ai pas mis le clip, je préfère les prestations "live" quand c'est possible). C'est lorsque le pianiste Yaron Hermann a proposé sa version que je me suis intéressé à cette chanson. Mais la reprise la plus populaire est celle de Yael Naïm, toujours au piano, mais fortement ralentie. En voici une version en 2008. Et une version en 2015, avec un chœur spectaculaire. On peut aussi utiliser un piano et deux voix, comme le font Teza et Linying. Ou alors, une guitare, comme cette version par VersaEmerge. Dans les versions de type guitare, Nickel Creek a mis rapidement cette chanson à son répertoire, et continue de la jouer régulièrement. Et cette version a permis à Alex et Sierra d'être sélectionnés au concours "Factor X", qu'ils finiront par gagner. Dans un autre concours, Nouvelle Star, Emji aussi a marqué des points avec cette version. Mais en fait, elle était déjà à son répertoire, deux ans avant ! Après les versions pianos, les versions guitares, une autre possibilité : deux violons. C'est ce que font Rhett et Josh. Ou alors, un quatuor à cordes, comme le propose le Quartetto Archimia. Ou alors un big band, comme le Riot Jazz Brass Band. La version de Mark Ronson, qui passait sur Nova à l'époque, a bien disparu des radars depuis. Et depuis, la contagion s'est propagée jusqu'au métal, par exemple chez Our Last Night. Ou encore chez TrollfesT. Allez, ça ira comme ça, prochaine version de ce billet dans 10 ans ?

jeudi 30 novembre 2017

Bach en 7 paroles 2 - De passage (Cité de la Musique - 21 Novembre 2017)

BWV 146 - Wir müssen durch viel Trübsal

C'est une longue cantate, qui utilise intensément l'orgue. On commence du coup par une sorte de concerto. Le son est très acidulé, par moments même aigrelet, dû au fait que les cordes de Pygmalion sont toujours comme en retrait, ne noient jamais l'orchestre sous leur moelleux. Lecture très vivifiante. Par contre, je me serais bien passé de ses décorations devant le choral poignant d'émotions simples qui suit. Je préfère quand un peu plus tard ce sont les vents, et principalement la flûte, qui viennent soutenir la prière de Joanne Lunn, air tout en demi-teintes, douleur et douceur mêlées, digne d'une Passion. Pour compléter le plaisir, un duo de voix mâles plein d'allant, et un choral final bien souligné par l'orgue. Splendide voyage.

BWV 27 - Wer weiss, wie nahe mir mein Ende

Scansion lente de Passion, à nouveau, et le croisement de trois voix (soprano, alto, ténor) au-dessus du choeur : ça commence fort, en émotions et en beautés. Petit interlude guilleret de l'alto (tiens, comme dans la cantate précédente !), et paf, un air fort complexe pour basse, plein de changements de rythme, où Christian Immler alterne entre saccades et longues tenues sans défaillir. Et c'est déjà le choeur final, mais lui aussi est curieux, dans ses articulations et ses variations. Toute cette cantate est un petit bijou surprenant !

BWV 8 - Liebster Gott, wenn wird ich sterben ?

Ah, les merveilleux pépiements des flûtes et gazouillis des hautbois pendant le choral introductif ! Air de béatitude sereine et champêtre, un des plus beaux et doux moments de tout le corpus de ces cantates sacrées. Et là encore, le rendu par Raphaël Pichon est parfait, gourmand-craquant sous la dent, jamais mièvre. Hautbois encore, pour accompagner Nick Pritchard, très expressif. Puis flûte, enjouée jusqu'à l'excès, pour l'air de basse. Et orgue, pour le choral. C'est frais et varié.

BWV 48 - Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen

C'est la partie avec bonus : une chorégraphie, de nouveau, par la compagnie 14:20, et présentée comme de la "magie nouvelle", mais beaucoup moins intéressante que la dernière fois : un homme s'avance très lentement, puis erre sur la scène, l'air perdu, agité de mouvements de plus en plus bizarres, penché de façon impossible, jusqu'à un envol, comme un pantin tenu par des fils invisibles. Un peu trop fruste. Pendant ce temps, la musique, jouée dans le noir presque complet, est la plus morne et doloriste de la soirée, à peine éclairci par l'air de ténor.

bach 2 - de passage


lundi 20 novembre 2017

Léandre Ceccaldi (Le Triton - 17 Novembre 2017)

C'est étrange que le Triton appelle "une rencontre inédite" une paire d'artistes qui ont déjà conçu un CD ensemble, et que j'ai déjà vu dans le cadre de "l'autre saison". Ce sont donc deux comparses habitués l'un à l'autre qui attaquent derechef par un continuo de basse grondante par Joëlle Léandre sur lequel s'appuie une complainte au violon de Théo Ceccaldi. Bon départ, brutalement interrompu lorsque la contrebasse s'effondre sur sa pique. Réparation, ça repart. Mais la pique est cette fois trop haute. Réglage. Après ces incidents, la concentration n'est plus vraiment là. Léandre part dans des schémas déjà vus et entendus, monologue marmonné rageur et caustique, accompagné de percussions sur la carcasse de son instrument, ou jeux d'archet sui ponticello. Il y a plus de variété et d'inédit du coté de Ceccaldi, entre jeu post-romantique exacerbé, utilisation du violon comme d'un banjo plaqué contre la poitrine, et alternance entre le violon et l'alto, légèrement amplifié.
Au bout de 45 minutes, Joëlle Léandre demande l'heure, explique qu'il y a un autre concert dans l'autre salle, et déclare forfait. Plutôt un jour sans, donc, dommage, tant pis.

léandre ceccaldi

dimanche 12 novembre 2017

Gustav Mahler - Symphonie n°2 "Résurrection" (Philharmonie de Paris - 10 Novembre 2017)

Curieuse expérience que ce concert. Si le premier mouvement me plait beaucoup, m'évoquant toujours les fureurs tempétueuses wagnériennes, les choses se gâtent dès l'andante. Je n'arrive pas à me concentrer. Ce n'est pas du sommeil (ça je connais), mais plus comme une anesthésie, une indifférence que je n'arrive pas à surpasser. Au point que j'ai l'impression de ne pas entendre du tout le prêche de Saint-Antoine. Et l'Urlicht pareillement me passe à coté. Je ne commence à raccrocher que pour le dernier mouvement, mais par intermittences, et en tombant sur des passages qu'il me semble ne jamais avoir entendus. Seul le final me réveille vraiment, mais par sa lourdeur vociférante (tant qu'à parler d'éternité, je préfère infiniment un certain "ewig, ewig, ewig, ewig" ...). Je passe le temps en regardant le ballet des entrées-sorties des percussionnistes et des joueurs de cors.
Je pensais connaître raisonnablement bien cette symphonie, alors qu'en fait je ne l'ai entendu qu'une seule fois en concert en 2007 (et déjà avec Dorothea Röschmann !). Et manifestement, des pans entiers m'en sont étrangers.
Donc, pour mémoire, je note qu'il s'agissait de l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, du choeur de Radio France dirigé par Alfonso Calani, et des cantatrices Dorothea Röschmann et Ekaterina Gubanova. Une occasion ratée, on va dire ...

résurrection

Ailleurs : Carnets Sur Sol, Andika, Alexandre Jamar

mercredi 1 novembre 2017

Planning Novembre - Décembre 2017

Un programme assez minimal, mais qui verra peut-être quelques ajouts ?


dimanche 22 octobre 2017

EIC - Kurtag, Sciarrino (Cité de la Musique - 19 octobre 2017)

György Kurtag - ...quasi una fantasia...

Dès les premières notes, au bord de l'inaudible au piano, un impressionnant silence se fait dans la salle. Le public est happé, et restera captivé pendant les 9 minutes de cette oeuvre remarquable, qui passe du minimal nostalgique au hiératisme désespéré, de l'évanescence à la scansion incantatoire, et qui ce soir multiplie les surprises par une spatialisation des musiciens tout autour de la salle. 
Le problème, c'est que c'est de loin la plus belle oeuvre de la soirée, et qu'après ce formidable début, le reste sera du coup plus ou moins décevant.

Salvatore Sciarrino - Gesualdo senza parole

Copier du Gesualdo, en introduisant ça et là des touches de modernité, ça ne suffit pas à être intéressant. C'est pas pénible, c'est juste inutile.

Salvatore Sciarrino - Il sogno de Stradella

L'atmosphère très bruitiste est intéressante, pleine de souffle, d'échos, de présences fantomatiques. Lorsque retentit en sourdine un piano presque classique, certains trouveront cela ridicule, ou amusant, j'ai plutôt aimé l'évocation théâtrale ainsi créée, entre deux univers musicaux voisins qui s'affrontent. Un peu anecdotique, mais pourquoi pas.

Salvatore Sciarrino - Omaggio a Burri

Avec ce trio pour flûte, clarinette et violon, on tombe carrément dans le pénible.De longues plages où il ne se passe pas grand-chose, ponctuées de cris instrumentaux sans guère plus d'intérêts. Passablement affligeant, en fait.

György Kurtag - messages de feu Demoiselle R. V. Troussova

Je voulais vérifier si, 25 ans plus tard, j'étais capable de mieux comprendre cette pièce, que, sur un CD multi-compositeurs dirigé par Pierre Boulez, je n'avais pas du tout appréciée. Le résultat n'est pas très probant. Ce que j'aime surtout ici, c'est ce qui me fait penser au Pierrot Lunaire. Autant boire à la source, du coup.

troussova

Steve Coleman - Natal Eclipse, Five Elements (La Petite Halle - 16 Octobre 2017)

Natal Eclipse

Comme pour sa formation fétiche des Five Elements, "Natal Eclipse" désigne un type de répertoire et une forme d'interactions entre musiciens, plutôt qu'un effectif précis. Le "Natal Eclipse" présent sur scène ce soir est assez différent de celui vu il y a deux ans.
La musique est ininterrompue pendant plus d'une heure : les morceaux s'enchaînent au moyen d'interludes flottants dont tous sortent dès que le rythme reprend. Elle s'organise autour de deux pôles : d'un coté, la contrebasse de Sélène Saint-Aimé, inébranlable et superbe dans son minimalisme souplement swinguant, comme une respiration qui invite à la danse ; de l'autre, Steve Coleman lui-même, impérial dans des solos lyriques, sans avoir besoin de pousser l'aspect polyphonique. Entre les deux, on a de la flûte (Sylvaine Hélary), de la clarinette (Catherine Delaunay), du violon (Johan Renard), du clavier (Matt Mitchell), qui donnent la couleur si particulière de l'ensemble, sans qu'on puisse pourtant parler de Jazz chambriste. Les solos complémentaires sont principalement tenus par Jonathan Finlayson à la trompette et Hugues Mayot au saxophone. Il y a du contrepoint et des prises de relais, des canons serrés et des rythmes inventifs, c'est très beau.

steve coleman natal eclipse

Five Elements

La session de ce soir est là aussi assez différente de celle de la semaine dernière. Plus d'équilibre : je suis moins obnubilé par le batteur et le bassiste, et apprécie beaucoup plus les interventions de Finlayson et de Mitchell. Plus de variété : il y a des morceaux calmes (qui permettent justement à Finlayson de splendides solos), il me semble même des reprises de standards, on n'est plus dans la puissance d'un bout à l'autre. Bref, là aussi, c'est beau.

steve coleman and five elements


samedi 21 octobre 2017

Bach en sept paroles 1 - Lumières (Cité de la Musique - 11 Octobre 2017)

BWV 34 - O ewiges Feuer, o Ursprung des Liebe

Il y a dans l'ensemble Pygmalion, dirigé par Raphaël Pichon, une fraîcheur, parfois une verdeur, qui fonctionne parfaitement dans les sonates choisies ce soir, toutes du coté lumineux de la force. Très bondissant chœur introductif ; jolies flûtes pour accompagner Alex Potter, impressionnant alto ; et un chœur final pas du tout mastoc. Bonheur.

BWV 51 - Jauchzet Gott, alle Landen

C'est une sonate pour soprano solo, et malheureusement, de ma place latérale, la voix de Sabine Devieilhe passe assez mal. Les trompettes sont mises à rude épreuve. Assez anecdotique, dans le corpus.

BWV 1048 - Concerto brandebourgeois n°3

Intervient alors un faux entracte, le temps d'installer une avant-scène toute en longueur devant les musiciens, qui fera piste de danse. Chaque épisode de ce cycle "Bach en sept paroles" sera l'objet d'une intervention artistique extra-musicale. Ce soir, c'est un couple de Japonais qui viennent danser sur ce tube brandebourgeois. Elle, Rihoko Sato, souple et liquide, comme une algue dans le torrent ; lui, Saburo Teschigawara, également chorégraphe, plus sec et saccadé, comme un arbre dans la tempête. Leur complémentarité différenciée fait merveille. Et cette danse, à la fois abstraite et évocatrice, intellectuelle et physique, sophistiquée et évidente de naturel, est un parfait contrepoint à la musique de Bach. Un grand moment !

lumières - la danse

BWV 31 - Der Himmel lacht ! Die Erde jubiliert !

Oh, une sonate sans chorale comme introduction ! Superbe air pour le ténor Julian Prégardien. Et joli accompagnement au hautbois pour l'air de soprano. Suivi, cette fois, d'un traditionnel choral final bien carré.

BWV 191 - Gloria in excelsis Deo

Beau choral initial en épisodes variés, et le chœur y est splendide. Et me voilà comblé, moi qui adore les duos dans les cantates de Bach, par l'air pour soprano et ténor ! Et un choral final allègre !

En bis, un "Jubilate Deo" de Giovanni Gabrielli, uniquement par le chœur. On n'est pas tout à fait au niveau du "Et voilà", mais pas si loin non plus ...
Bref, une superbe soirée, lumineuse, jubilante, et jubilatore, en musique et en danse.

lumières - le chant

Ailleurs : Olivier Brunel, Charlotte SaulneronLe concert est disponible en vidéo sur Philharmonie de Paris Live.

mardi 10 octobre 2017

Steve Coleman and Five Elements (La Petite Halle - 9 Octobre 2017)

Steve Coleman est en résidence à Paris pendant deux semaines, dans ce petit bar-restaurant "La Petite Halle" qui devient à l'occasion une sympathique salle de concert. Je craignais une foule venue applaudir le maître, il n'en n'est rien. Tant mieux pour la proximité et le coté finalement assez décontracté de la prestation.

Les Five Elements, c'est d'abord une affolante structure rythmique. A la basse (une magnifique guitare basse, six cordes, sans frettes, ni têtes), Anthony Tidd boucle de petites phrases vives et imperturbables ; le batteur Sean Rickman ne le complète pas, mais l'extrapole, l'élargit, parfois le contredit, et surtout fluctue beaucoup plus, accélérations, densifications, contrepoints, c'est bien sur la même école que Stéphane Galland, en moins démonstratif, et je suis scotché d'admiration.
Les bases lancées par Steve Coleman sont souvent simples et courtes. Mais quand il se lance en solo, le paysage devient d'un coup immense : il y a aussitôt de la polyphonie et de la polyrythmie, les notes s'organisant de façon naturelle et instinctive en lignes superposées, sans qu'il ait besoin d'une technique particulière, mais seulement de beaucoup de pratique et d'une vision à nulle autre pareille.
Son compagnon habituel à la trompette Jonathan Finlayson a plus de mal à m'emporter, et me perd souvent, dans des méandres de mélodies enchevêtrées, ou dans des bribes d'un discours dont je ne perçois pas la forme générale.
Le dernier comparse est plus nouveau : Matt Mitchell, pianiste dans le projet Natal Eclipse, est ce soir à l'orgue Rhodes, et semble parfois plutôt perdu, à combler le vide avec beaucoup de notes, ce qui ne convient pas à l'esthétique du groupe. Les autres lui montreront par moments comment se satisfaire d'une note répétée (c'est le coté "work in progress" d'une résidence).

Puis vient les rejoindre le chanteur rappeur Kokayi, habituel membre des Metrics. Il me semble que les mélodies deviennent encore plus basiques, mais les montées d'énergie, augmentées des mots lancés avec force et précision, sont jubilatoires. Le deuxième set est tout entier dans cette formation à 6, avec les anciens qui connaissent tous ces morceaux par cœur, qui obéissent au moindre signe du patron (arrêt / relance d'un geste de la main à peine visible), et qui sont heureux de jouer, et du nouveau qui suit comme il peut, mais aussi heureux que les autres d'être là.
Une bien agréable soirée ; à renouveler sans doute la semaine prochaine ...

steve coleman and five elements

samedi 30 septembre 2017

Rebecca Saunders - Yes (Eglise Saint-Eustache - 28 Septembre 2017)

Ce titre "Yes" vient du monologue de Molly Bloom à la fin de Ulysses de James Joyce, qui fournit le texte chanté pat la soprano Donatienne Michel-Dansac. Mots envoyés puissamment vers les voûtes où ils réverbèrent, ou chuchotés à la limite de l'onomatopée. Pour l'accompagner, 19 musiciens, de l'Ensemble Musikfabrik, dirigés par Enno Poppe. 19 solistes, dit le programme, et c'est effectivement ainsi qu'ils se présentent le plus souvent : une contrebasse presque jazz pour les premières envolées, deux trompettes qui dialoguent dans les hauteurs, un accordéon qui officie dans la chaire, des percussionnistes un peu partout, l'orchestre ne se réunit sur la scène principale que pour la partie centrale de l'oeuvre, sinon ils se répartissent tout autour des spectateurs.
Saunders utilise la musique comme un matériau presque physique, pour sculpter l'espace et le temps ; il n'est pas vraiment question de mélodies ou d'harmonies, mais plutôt de textures, de projections, de masses sonores, et de leurs propriétés dans l'environnement particulier de l'église. C'est beau, par moment splendide, mais sur la durée quelque-chose me manque, qui donnerait plus de sens à l'ensemble de la performance. Ma méconnaissance du texte de Joyce (qui n'est, de fait, à aucun moment compréhensible à nos oreilles) peut expliquer en partie cela. Il y a aussi, dans la description qu'elle donne de son oeuvre dans le livret, des principes qui demanderaient plusieurs écoutes pour être mis en évidence, comme des modules presque répétés ; je crains malheureusement ne pas avoir l'occasion de réentendre cette oeuvre, trop longue et trop liée au lieu pour être donnée bien souvent ...

après yes

mercredi 27 septembre 2017

Réparer les vivants - Emmanuel Noblet (Théâtre du petit Saint-Martin - 26 Septembre 2017)

J'ai lu le livre de Maylis de Kerangal, je n'ai pas vu le film de Katell Quillévéré. Et voici l'adaptation théâtrale, qui  a gagné le Molière du "Seul en scène" en 2017, et qui, après divers théâtres parisiens et tournées, atterrit dans ce petit théâtre, à l'organisation assez rudimentaire (belle pagaille dans le hall).
Le dispositif scénique est minimal : deux chaises, une planche pour figurer la table d'opération, et un écran vidéo (qui interdit la climatisation - du coup, la chaleur et l'atmosphère médicale du spectacle entraîneront un malaise vagal chez un spectateur ; interruption, ma voisine se révèle infirmière et se précipite, on trouve de l'eau, du sucre, puis des bras costaux pour emmener le monsieur dans une salle plus fraîche et tranquille, et on reprend).
La structure du roman est bien sur respectée, avec cette introduction haletante de la séance de surf nocturne, le drame de la mort et le désespoir des proches, la difficulté des questions sur le don d'organes, et enfin la course contre la montre, technique et logistique, pour la transplantation.
Emmanuel Noblet récite beaucoup du texte, décrivant les personnages tout en les jouant, les dialogues sont en fait assez rares. Comme la trame de fond est assez anxiogène, il intercale (comme le fait le roman) des passages plus distrayants (l'album "kind of blue" de 1959, la folle nuit de l'infirmière, la séduction de Juliette, les lunettes de soleil de Virgilio ...), avant de replonger dans le drame (les parents qui s'accrochent l'un à l'autre dans le bar, les montagnes russes de leur prise de décision quant au don). Des données plus techniques nous sont aussi fournies : évocation de définition de la mort par arrêt de l'activité cérébrale, ce qui permit le concept même de greffe de cœur ; les textes de lois sur l'accord présumé du don en cas de non-inscription au registre des refus, simplement affichés sur le mur, puisque le coordinateur refuse de les mentionner aux parents, belle manière de faire.
Certains personnages du roman sont un peu sacrifiés (il me semble qu'on parlait plus de Juliette, la petite amie ; la receveuse est assez peu évoquée), mais c'est la loi de ce type d'exercice.
Le tout est tour à tour bouleversant et passionnant, ébranle la tête et le cœur, et permet de toucher du doigt ce miracle qu'est une greffe, miracle humain d'abord quand une famille en état de choc doit prendre de telles décisions, puis miracle technique pour l'extraction, le transport, l'insertion.

lundi 25 septembre 2017

Grand soir - Stravinski (Cité de la Musique - 23 Septembre 2017)

Le format "Grand soir" a été revu à la baisse, ce qui est bien. Une ou deux pièces par partie, trois parties, fin à 23h15, c'est amplement suffisant. Cette soirée s'articule autour d'Igor Stravinski, selon trois associations d'idée assez libres : l'aspect mystique, l'aspect iconoclaste, l'aspect théâtral.

Igor Stravinski - Trois pièces pour clarinette

Petite mise en bouche de quelques minutes, en lent-vif-vif, tonique et sympathique.

Jonathan Harvey - Bhakti

J'accroche pas. Les musiciens sont doublés par leurs projections électroniques sur bande, certains mouvements sont presque inertes, d'autres beaucoup plus mouvementés, ça s'inspire de versets du "Rig Veda" qui ne m'accrochent pas plus, bref, je trouve ça bien long.

Igor Stravinski - Renard

Étrangement, les voix grésillent légèrement, ce qui est assez gênant. Le sur-titrage n'aide pas vraiment à suivre l'histoire, parce qu'on ne sait pas qui parle. Mais tout ça n'est pas bien grave. Duncan Ward dirige l'EIC avec vivacité, dans ce conte formé de courts épisodes, dans un rendu assez rustique, proche des "Noces" (cette impression de hoquet rebondissant), mais en plus goguenard et distrayant.

Richard Ayres - N°31 (Noncerto pour trompette)

Les trois mouvements sont assez dissemblables. Le "burlesque" commence par un grommellement, puis quelques hésitations, un dialogue de sourd avec l'orchestre, un collage hétéroclite où voisinent le tonal et le ridicule. Suit une "élégie", où une harpe minimale orne une mélodie à la trompette d'une beauté simple et trop évidente pour être honnête. Enfin, la "rhapsodie" est un savant charivari tonitruant où l'ensemble commence façon fanfare presque normale, mais sous l'impulsion de la trompette ivre et beuglante, se dérègle en lignes chaotiques. Le tout est constamment surprenant, amusant, mais pas que, sous l'aspect provocant il reste de la musique.

Unsuk Chin - Gougalon

J'ai toujours autant de plaisir à écouter cette oeuvre, où chaque mouvement dépeint à sa manière une scène de théâtre de rue. J'y avais trouvé des allures de Stravinski et Bartok, cette fois j'y décèle des échos de Ligeti, mais radicalisé (l'utilisation de bouteilles et canettes de bières en percussion, en souvenir des klaxons du Grand Macabre ?). C'est vif, coloré, épicé, foisonnant, et quand ça finit on aimerait bien que ça continue !

eic - duncan ward

Ailleurs : Jérémie Bigorie
Spotify : Jonathan Harvey : Bhakti  Richard Ayres : Nos. 31 "NONcerto for Trumpet" Unsuk Chin : Gougalon

samedi 23 septembre 2017

Stravinski - Ballet Trilogy (Philharmonie de Paris - 22 Septembre 2017)

Voilà un programme ambitieux et exaltant : pouvoir entendre en une seule soirée les trois ballets de Stravinski qui ont révolutionné la musique du XXème siècle, c'est une occasion rare ! Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur de nos espoirs ...

L'Oiseau de feu

La dernière fois que je l'ai entendu, c'était déjà par le LSO, mais sous la baguette (si on peut dire ...) de Gergiev, et j'y avais apprécié autant les passages calmes que les plus agités. Ce soir, par contre, c'est calme plat. Sir Simon Rattle suit la partition, et quand il faut donner de l'intensité, fait jouer plus fort. Et c'est à peu près tout. Nulle féerie. Les danses deviennent bruyantes. Et on s'ennuie.

Petrouchka

C'est une pièce que je connais plus. Du coup, je suis content d'en retrouver les thèmes et les airs. Je suis surpris d'y trouver des annonces de "Pulcinella". Mais ça manque de truculence, d'ironie, de caractère. Les tableaux s'enchaînent, et s'oublient aussitôt.

Le Sacre du printemps

La sonorité si analytique de la Philharmonie permet de découvrir des détails orchestraux, qui me parviennent en gros plan : le jeu entre les timbales, la grosse caisse, et les autres percussions ; les appels des cuivres, qui se décomposent en étages successifs ... Tout est précis, propre, parfaitement en place (sauf l'appel inaugural, à la rythmique étrange). Et on s'ennuie encore : trop de confort moderne, pas assez de barbarie.
En fait, ce qui manque aux trois pièces, c'est l'idée d'un récit, qui captiverait l'attention. Rattle ne nous projette jamais dans le futur de l'instant présent. Dommage.

après le sacre

Ailleurs : Vincent Agrech, Patrice Imbaud
Spotify : Retour aux sources : Pierre Boulez ... L'Oiseau de feuPetrouchka et Sacre du printemps.

mercredi 20 septembre 2017

Planning Septembre - Octobre 2017

Je me suis demandé si j'allais continuer, mais puisque j'ai épuisé mon retard accumulé l'an dernier, autant reprendre, on verra bien ...


mardi 19 septembre 2017

Hermès V (Cité de la Musique - 9 Juin 2017)

Et enfin, en conclusion de cette saison, et pour finir cette série de tant de billets en retard, voici un concert dont je n'ai strictement plus aucun souvenir, ni du "namenlosen" de Julia Blondeau, ni des "Trois airs pour un opéra imaginaire" de Claude Vivier, ni de "Hermès V" de Philippe Schoeller.
Même les compte-rendus de Benoît Stizia ou de Jérémie Bigorie n'éveillent rien.

Au bout de la nuit (Studio de la Philharmonie - 21 mai 2017)

Trois solistes de l'EIC et trois musiciens de l'Orchestre de Paris se joignent pour une version en sextuor de "La Nuit transfigurée" d'Arnold Schoenberg, que j'apprécie de plus en plus, et du toujours aussi magnifique quatuor "Ainsi la nuit"d’Henri Dutilleux.

Georg Philipp Telemann - Brockes-Passion (Philharmonie de Paris - 15 Avril 2017)

Plutôt que choisir comme chaque année entre une Saint-Jean ou une Saint-Matthieu, j'ai décidé cette fois de suivre la proposition de Raphaël Pichon et de son admirable ensemble Pygmalion, et d'assister à cette Passion de Telemann basée sur un assemblage de textes effectués par Brockes, et consistant en un assemblage de musiques écrites par Haendel, Keiser, Mattheson, Graupner, et Telemann lui-même !
Belle découverte, que j'espère avoir l'occasion de ré-entendre un jour.
En attendant, l'année prochaine, ce sera de nouveau l'ensemble Pygmalion, mais dans un vaste cycle consacré à Bach !

brockes passion / telemann / pichon

dimanche 17 septembre 2017

Zorn by Zorn - Bagatelles Marathon (Philharmonie de Paris - 2 Avril 2017)

Et encore un concert où je me trompe d'horaire, et arrive du coup en retard, ce qui me prive de la prestation d'Acoustic Masada, mais me permet d'assister  au travail de placement du personnel de la philharmonie, qui nous divise en groupes et sous-groupes pour arriver aux différentes portes à temps pour le deuxième groupe.
Le concert est une suite de courtes démonstrations, par 12 formations successives. Duo de violoncelles ou de guitare, trio rock, piano solo, quartet avec guitare ou avec vibraphone, le format pousse les musiciens vers des performances énergiques, souvent même violentes. Le tout donne un kaléidoscope très plaisant.

Je retiens particulièrement le trio Trigger, où le guitariste se roule à terre de belle manière, le duo de guitariste Julian Lage / Gyan Riley, d'une rare élégance, le quartet de Mary Halvorson où j'ai un peu mieux compris la particularité de son jeu, et le duo Mark Feldman / Sylvie Courvoisier toujours aussi indispensable.

bagatelles marathon : erik friedlander / michael nicolas
bagatelles marathon : kris davis quartet
bagatelles marathon : trigger
bagatelles marathon : craig taborn
bagatelles marathon : john medeski trio
bagatelles marathon : julian lage / gyan riley
bagatelles marathon : nova quartet
bagatelles marathon : ikue mori
bagatelles marathon : mary halvorson quartet
bagatelles marathon : mark feldman / sylvie courvoisier
bagatelles marathon : asmodeus
bagatelles marathon : john zorn présente

Zorn by Zorn - The interpretations of Dreams (Cité de la Musique - 1 Avril 2017)

Il s'agit de la part "musique de chambre" de John Zorn. Cette fois, j'ai pris quelques notes ...
Dans l'ensemble, un concert agaçant par certains aspects, agréable par d'autres, mais cette part de la roduction zornienne n'est certainement pas la plus captivante.

The Aristos - Ghosts - Hexentarot

Chris Otto, violon ; Michael Nicolas, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Ambiance et mélodies d'inspiration romantique, virtuosité visant à l'esbrouffe, technique de collage post-moderne.
the interpretation of dreams : chris otto / michale nicholas / steve gosling

Divagations

Steve Gosling, piano ; Greg Cohen, basse ; Tyshawn Sorley, batterie. On est entre musique de chambre et Jazz. La basse est joliment chantante, la batterie est plus free, fonctionnant en start/stop.
the interpretation of dreams : steve gosling / greg cohen / tyshaw sorey

Freud

Chris Otto, violon ; Jay Campbell, violoncelle ; MichaelNicolas, violoncelle. La méthode de composition reste basée sur du collage. Il y a de jolis passages techniques, avec les deux violoncellistes jouant chacun avec deux archets. Mais le musicien qui m'impressionne le plus est Chris Otto.
the interpretation of dreams : chris otto / jay campbell / michael nicolas

Obscure Objects of Desire

Chris Otto, violon ; Austin Wulliman, violon ; John Pickford Richards, alto ; Jay Campbell, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Donc, un quatuor à cordes plus piano. La littérature abonde. Ici, c'est virtuose, mais vide.
the interpretation of dreams : jack quartet

Ouroboros

En bonus, ce trio : Jay Campbell, violoncelle ; Michael Nicolas, violoncelle ; Tyshawn Sorey, batterie. Impressionnants passages en saturation des deux violoncelles, chauffés par la batterie.
the interpretation of dreams : ouroboros

EIC 40 - Genesis (Cité de la Musique - 30 Mars 2017)

Sans vidéo et sans notes, relater cette soirée va être rapide.
Le principe, c'est d'avoir passé commande à 7 compositeurs d'une page de musique pour illustrer chacun des 7 jours de la création selon le livre de la Genèse.
Par ordre d'apparition, on a :
Jour 1  : Chaya Czernowin "On the Face on the Deep"
Jour 2  : Marko Nikodijević "dies secundus"
Jour 3  : Franck Bedrossian "Vayehi erev vayehi boker"
Jour 4  : Anna Thorvaldsdottir "Illumine"
Jour 5  : Joan Magrané Figuera "Marines i boscatges"
Jour 6  : Stefano Gervasoni "Eufaunique"
Jour 7  : Mark André "riss 1"

Le tout est bien sur enchaîné. 

Comme je n'ai aucun souvenir fiable de cette soirée, je préfère renvoyer directement vers les compte-rendus de Michèle Tosi "Genesis au coeur de la Création contemporaine" et de Pierre Rigaudière "... et l'Ensemble InterContemporain fut".

la génèse

EIC 40 - A Livres Ouverts (Cité de la Musique - 17 Mars 2017)

10 ans après le 30ème anniversaire de la naissance de l'EIC, tombe le 40ème anniversaire de la naissance de l'EIC. Mais cette soirée est plus ambitieuse, et plus réussie. Conçue par les deux flûtistes Emmanuelle Ophèle et Sophie Cherrier, elle se divise en quatre "livres" successifs, chacun proposant une série d’œuvres, en extraits ou en intégralités, illustrant une décennie. Les enchaînements sont remarquables de fluidité, avec des pièces jouées dans les gradins pendant que la scène est réaménagée, et des projections vidéos pour servir de parenthèses, etc. L'équipe des installateurs, qu'on voit si souvent travailler d'arrache-pied pour tout déplacer d'une pièce à l'autre, aura d'ailleurs droit à un hommage en cours de soirée.
Autre particularité : les œuvres jouées ne seront connues qu'après le concert, pour laisser la surprise. Et les applaudissements sont très limités entre les pièces.
Du beau boulot, donc !

(j'ai loupé le début du concert, n'ayant pas pris conscience de l'horaire particulier de 19h30, marathon musical oblige, mais j'ai pu rattraper par la vidéo)

Livre 1 (1977-1987)

On commence par une fanfare (du Berio) et de la percussion (du Xenakis), départ bien explosif, mais les points forts sont un émouvant "Mémoriale (... explosante-fixe ... Original)" de Boulez, et un 3ème mouvement du "Concerto de chambre" de Ligeti bien précis et enlevé.

Livre 2 (1987-1997)

Toujours de la diversité dans les effectifs successifs : un quintet de cuivres, un quatuor à cordes, un quintet de vents, un orchestre de chambre ... Mes moments préférés : la joliment élégiaque 1ère des "3 inventions" de Benjamin, et un extrait plaisamment agité de "Gejagte Form" de Rihm.

Livre 3 (1997-2007)

C'est le piano que je préfère dans cette partie, qu'il soit en solo dans une étude 1 d'Unsuk Chin, classique et poétique, ou en dialogue, étincelant, avec des percussions, dans le "Tombeau in memoriam Gérard Grisey" de Philippe Hurel. Mais le choix d'extraits atteint un peu ses limites : les univers de Jonathan Harvey ou de Philippe Manoury ne sont pas mis à l'honneur par les passages choisis.

Livre 4 (2007-2017)

Un peu de saturation avec la clarinette contrebasse de "Art of metal II" de Yann Robin, spectaculaire mais qui sonne déjà "vieux" ;  "... Nachlese II...", un duo pointilliste et fiévreux violon / violoncelle de Michael Jarrell ; un "Octet" pour instruments à vent de Peter Eötvös qui me laisse assez froid ; Bruno Mantovani vient diriger un extrait de ses "Streets", où se mélangent genres et couleurs et où fusent les traits solistes ; et un extrait de "bereshit", du chef actuel Matthias Pintscher, qui a tendance à un peu trop servir ses propres oeuvres.

Et c'est fini, tout le monde s'assemble, musiciens, personnel administratif, techniciens divers, surpris par une soudaine explosion de confettis, le public longuement applaudit, c'est beau.

eic 40 ans - à livres ouverts

samedi 17 juin 2017

Trio En Corps / Risser, Duboc, Perraud (Atelier du plateau - 15 Mars 2017)

Ce trio a sorti un disque il y a quelques années, et célèbre la sorte d'un deuxième ce soir. Je connaissais les trois musiciens, mais ils sont si polyvalents que le résultat de leur alliage était peu prévisible.

A une extrémité, il y a Edward Perraud, qui restructure continuellement sa batterie, démontant une cymbale, utilisant des archets aux formes étranges, complétant son set par des percussions venues d'ailleurs, pour varier continuellement les couleurs, les textures, les sonorités proposées. A l'autre extrémité, Eve Risser joue sur un piano préparé, dans une sorte de minimalisme exacerbé, des boucles sur deux ou trois notes, des scansions d'accords qui fouillent et s'enfoncent, mais où pulse une intensité d'invention à la Cecil Taylor, avant de tripatouiller d'indevinables objets dans la caisse de résonnance. Et au milieu, Benjamin Duboc règle la marche depuis sa contrebasse ; il me semble que c'est lui qui lance les nouvelles séquences et gère les changements de climat, entre des plages presque statiques, où tout vibre, fluctue, grince et grandit souterrainement, dans une nuit un peu hallucinée, et d'autres plages plus dynamiques, parfois même rythmiquement très vives, où d'éphémères schémas surgissent, oh une mélodie, oh un emportement synchrone, avant de se disloquer.
Tout ça est à fleur de peaux, à fleur de nerfs, à fleur de muscles, avec des identités très fortes à chaque pupitre, et de spectaculaires et imprévisibles changements parfois d'un instant à l'autre. Un trio en confrontation bien plus qu'en fusion, mais qui génère une musique organique et passionnante.

trio à corps

Ailleurs : concert de ce soir par Anne Montaron, chronique de leur deuxième disque par Philippe Méziat.

Budapest Festival Orchestra / Beethoven, Mahler (Philharmonie de Paris - 10 Mars 2017)

Ludwig van Beethoven - Symphonie n°1

Une interprétation que je vais avoir du mal à définir, puisque je découvre pour ainsi dire l'oeuvre (ben oui). Ce qui me semble cependant, c'est que la matière sonore sonne excessive par rapport au propos musical : c'est-à dire que pour moi, l'orchestre est trop gros, le son trop épais. J'aimerais trouver une version plus "orchestre de musique de chambre", pour voir si ça me convient mieux ...

Gustav Mahler - Le Chant de la Terre

Plus encore que le ténor Robert Dean Smith, pas vraiment passionnant, et que l'alto Gerhild Romberger, pourtant excellente, c'est l'orchestre, le Budapest Festival Orchestra, et son chef, Ivan Fischer, qui emportent le morceau. Sans esbroufe ni mise en avant de détails spectaculaires, il déroule le récit de façon très naturelle, mais en suscitant une attention constante : je suis happé tout du long, chants pairs et impairs, subjugué par la beauté simple des timbres, par le dynamisme des équilibres, par la conviction des musiciens. C'est une réalisation admirable.

budapest festival orchestra

Ailleurs : Julien Hanck

Texier / Marguet quartet For Travellers Only (Le Triton - 25 Février 2017)

Bon, heureusement qu'il y avait une vidéo du concert pour réveiller quelques souvenirs ...

Dans ce quartet mené par Sébastien Texier et  Christophe Marguet, on retrouve un compagnon de longue date, Manu Codjia à la guitare, et plus original, François Thuillier au tuba pour remplacer la contrebasse. Tous les thèmes viennent de Texier et Marguet, les plus rythmiques venant du saxophoniste, et les plus mélodieux venant du batteur. Pour tout dire, on est en terrain connu, et la couleur particulière amenée par le tuba pourrait être davantage travaillée et mise en avant, car elle se fait oublier, sauf lors des solos (avec glissandi barissants du plus bel effet).

De la douceur touchante de "Peace ouverture" (?) et son magnifique solo de guitare (ce soir, Codjia est un peu en sourdine, je le préfère plus tranchant et flamboyant), au déroulé impeccable et captivant de "Cinecittà", son rythme de bal populaire où la nostalgie enfle et se densifie jusqu'à déborder et m'emporte, sur les ailes de la clarinette de Texier et les fûts aiguisés de Marguet, les thèmes se suivent, pas tous à la même hauteur (le répertoire est en cours de création, joué pour la première fois ce soir). Mais la soirée est très agréable, ce qui est peu étonnant vus les musiciens réunis et l'entente qui les lie après tant d'années à se côtoyer chez les uns et les autres.

Bon vent donc à ce nouveau projet, à ses voyages et ses influences variées !

mardi 9 mai 2017

Planning Mai - Juin 2017

Ouhla, folle activité. Vais-je tenir le rythme ?



jeudi 16 mars 2017

EIC - Rothko Chapel (Cité de la Musique - 24 Février 2017)

Jay Schwartz - M

Cette pièce s'inspire d'une statue hommage peu conventionnel à Mozart. Et de fait emprunte, entre autre, quelques mots du Requiem, psalmodiés par le baryton Evan Hugues. Au bout d'un moment, les ondulations perpétuelles des cordes deviennent lassantes. Le tout devrait être impressionnant mais ça me laisse assez indifférent.

Matthias Pintscher - beyond (a passing of time)

Pièce solo pour flûte. Sophie Cherrier est comme d'habitude impériale, mais qu'est-ce que cette pièce propose que 100 pièces contemporaines pour flûte solo n'aient pas déjà proposé avant ? Qu'apporte-t-elle de particulier , Pas grand souvenir.

Gregor A. Mayrhofer - Grosse Huldigung an das technische Zeitalter

C'est le compositeur Gregor Mayrhofer qui dirige l'EIC ce soir, et c'est ma pièce préférée de la soirée. Une écriture dynamique, variée, qui ne cherche pas à inventer à toux prix, mais qui entraîne l'auditeur de surprise en surprise. J'aimerais beaucoup la réentendre !

Benjamin Attahir - Et nous tournions autour de ces fontaines hallucinées

Menée par deux violons au premier plan (le compositeur est également violoniste), cette musique est vive, colorée, assez échevelée, donne bien une idée d'hallucination. Un peu long trouveront certains.

Morton Feldman - Rothko Chapel

A l'EIC vient s'ajouter la chorale des Cris de Paris. Cette musique ne me touche pas. C'est joli, mais bof, ça ne fonctionne pas sur moi.

eic joue Rotko Chapel
Ailleurs : Alexandre Jamar, Michele Tosi

mardi 14 mars 2017

Munich / Gergiev (Philharmonie de Paris - 21 Février 2017)

Claude Debussy - Prélude à l'après-midi d'un faune

Euh, c'est le Faune, ça ? Ce truc sans mystère, sans épanouissement, sans sensualité, joué à deux à l'heure ? Le flûtiste solo est formidable, mais autour de lui, c'est consternant de non-musicalité.

Sergei Rachmaninov - Concerto pour piano et orchestre n° 3 op. 30

Là, on est loin de mon domaine. Daniil Trifonov s'empare du piano ; Valery Gergiev s'occupe de l'Orchestre philharmonique de Munich. OK, il y a beaucoup de notes jouées très vite, et le public clairement adore. Mais ça manquerait pas de respiration, de quelque-chose qui me prenne et m'emmène ? Rien de désagréable, ça se laisse écouter, mais ce n'est pas cette interprétation qui me réconciliera avec ce type de, musique.

Gustav Mahler - Symphonie n°1

Il y a de grands moments dans cette interprétation : un premier mouvement très agréablement rustique, où pointe des tensions et des obscurités qui vont peu à peu prévaloir ; un deuxième mouvement au début lourdement pulsé par les contrebasses ; une marche funèbre très en place ; et des moments d'angoisse et de flottements dans le final. Bien.

Ailleurs : Vincent Guillemin, Gilles d'Heyres, Palpatine

Spotify : Une version autrement plus convaincante et musicale du concerto de Rachmaninov : Rachmaninov: Piano Concerto No.3 By Martha Argerich, Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Riccardo Chailly

lundi 13 mars 2017

Le chant de la terre (Cité de la Musique - 29 Janvier 2017)

Alors que le concert de la veille m'avait donné de mémorables souvenirs, celui-ci, aucun. Douglas Boyd dirigeait donc l'Orchestre de chambre de Paris dans la "Symphonie de chambre n°1" d'Arnold Schönberg, puis dans la transcription, par le même Schönberg, du "Chant de la terre" de Gustav Mahler, chanté par Bernarda Fink et Michael Shade.
J'ai du aimer, mais aucun détail ne me revient, ni sur l'orchestre, ni sur les interprètes; Tant pis !

le chant de la terre

Le Château de Barbe-Bleue (Philharmonie de Paris - 28 janvier 2017)

György Ligeti - San Francisco Polyphony

Ce n'est pas ma pièce préférée de Ligeti, mais ce soir je la trouve tout simplement amorphe, sans tension, sans récit, en fait, sans intérêt.

György Kurtag - Stèle

Là, par contre, c'est du lourd, du dense, de l'architectural impressionnant. L'EIC, dispersé dans les rangs, entraîne vaillamment les jeunes musiciens de l'Orchestre du CNSMDP. Une intro, une accélération, et une lente scansion inspirée des "larmes" du Château de Barbe-Bleue, c'est d'un hiératisme lugubre et poignant.

Béla Bartok - Le Château de Barbe-Bleue

Matthias Pintscher obtient des couleurs splendides de cet orchestre fusion, sensualité des premières portes, explosion des suivantes (aidé par l'orgue de la Philharmonie pour un effet terrible !), glaciations finales, je me plonge avec délectation dans la masse sonore. Dans le rôle de Barbe-Bleue, le baryton John Relyea est terrifiant, grondant et roulant, parfait. Michelle DeYoung par contre me convient moins, pas assez intense, tant vocalement que dramatiquement. Du coup, quand elle chante, mon attention se porte vers la musique qui la porte, et vue sa beauté ce soir, j'y perds peu.

le chateau de barbe bleue

Ailleurs Thomas Vergracht, Palpatine, La souris

jeudi 9 mars 2017

Planning Mars - Avril 2017

Bon, je commence à accumuler un joli retard dans mes chroniquettes ... Mais voici encore un planning en temps et en heure !


samedi 4 février 2017

CNSMDP - Over the Rainbow (Philharmonie de Paris - 15 Janvier 2017)

Curieux concert (ou est-ce un spectacle ?) que nous proposent, dans la petite salle de répétition, Clément Lebrun et les élèves (musiciens et compositeurs) du Conservatoire National Supérieur. Lui et Hae-Sun Kang (violoniste à l'EIC et apprends-je donc aujourd'hui également enseignante au CNSMDP - musique contemporaine, quatuor à cordes, musique de chambre et quelques autres disciplines) ont demandé à des compositeurs en herbe d'écrire des pièces autour de la thématique des couleurs. S'ajoutent d'autres pièces contemporaines plus ou moins connues, et enfin un texte récité et joué par Clément Lebrun, qui intervient donc en Monsieur Loyal, faisant la présentation des œuvres, et le lien entre elles. La part théâtrale (gesticulations de Lebrun, entrées-sorties de élèves, et également des séquences chorégraphiées) est importante. Le tout est considéré comme un seul gros bloc, personne n'applaudissant avant le fin.

Les notes prises sur le vif dans le livret ne m'évoquent plus grand-chose, l’enchaînement de pièces courtes ne facilitant pas la mémorisation. Je les livre direct (pour quand ces noms réapparaîtront dans les programmes). A noter tristement : que des garçons chez les compositeurs ...

Maël Bailly - Rose : 6 violons, assez tapageur, des pistes, à approfondir.
Benoît Sitzia - Canto : sextet de cordes, un plan central bien, et de beaux développements
Stanislav Makovskiy - Indigo : 3 trios, belle maîtrise des interactions
Francisco Uberto - pixels de statique : avec récitations, pas du tout aimé
Alex Nante - Der Gelbe Klang : duo solaire et lyrique, bien
Rémi Bricourt - Organe : 2 violons en pizzicati et bruits, pas du tout aimé
Bastien David - Sanguine : trio en fusion de sons, bof

En complément, des extraits de "Prologue" de Grisey, de "Dialogue de l'ombre double" de Boulez, de "Kafka Fragments" de Kurtag ... La découverte à écouter plus posément : les "Caprices pour violon" de Sciarrino.

Les musiciens :

over the rainbox - les musiciens

Les compositeurs :

over the rainbow - les compositeurs

Ailleurs : Michèle Tosi

vendredi 27 janvier 2017

Cinéma 2016

J'aurais pu me forcer pour atteindre les 50 films ! Mais 49 est déjà un record pour ces dernières années. Beaucoup trop de mauvais block-busters, mais aussi plein de coups de coeur, une année assez contrastée, donc.

Au-delà des montagnes +, Carol +, The Big Short, Mia Madre, Creed, Les délices de Tokyo +, Spotlight, Anomalisa, Deadpool -, Les innocentes, Avé, Cesar !, The Assassin, Midnight Special, Brooklyn +, Médecin de campagne -, Jodorowsky's Dune, Les Ardennes, Captain America: Civil War, Cafe Society -, Ma Loute +, X-Men: Apocalypse -, Julieta, Elle +, Warcraft : le commencement -, The Neon Demon -, Tout de suite maintenant, The Strangers +, Irréprochable, La tortue rouge, Comme des bêtes -, Suicide Squad -, Jason Bourne -, Sieranevada +, Star Trek Sans Limites, - S.O.S. Fantômes, Victoria +, Les 7 mercenaires -, Frantz +, Miss Peregrine et les enfants particuliers, Mal de pierres, Doctor Strange, Mademoiselle +, Poesia sin fin -, Ma Vie De Courgette, La fille de Brest, Sully -, Premier contact +, Rogue One, Fais de beaux rêves.

Peter Brook - The Valley of Astonishment (Théâtre des Bouffes du Nord - 20 Décembre 2016)

J'avais vu, il y a des années, "L'homme qui (prenait sa femme pour un parapluie)", du même Peter Brooke, et en avait été ébahi. On en retrouve ici certains principes : la permutation constante des personnages, qui, enfilant une blouse, deviennent médecins, et l'enlevant deviennent patients ; les anecdotes , comme une suite de sketchs, sur certains troubles mentaux. Mais l'histoire se concentre rapidement sur Kathryn Hunger, qui joue une journaliste douée d'une mémoire phénoménale, qu'elle utilisera dans des spectacles de cirque, jusqu'à saturer son "palais de la mémoire" amélioré, de tous les mots dictés par les spectateurs, qu'elle n'arrive pas à effacer.
Pour alléger, un interlude fait intervenir deux spectateurs pour des jeux de cartes et de réflexion, et ce soir-là le second refuse de comprendre ce qu'on attend de lui ... Une performance de Marcello Magni, en homme qui ne retrouve sa proprioception que par le regard, et qui ne peut marcher qu'en fixant intensément ses jambes et ses pieds, fait aussi office de pause dans l'évocation de la vie de cette femme qui voudrait apprendre à oublier.
Enfin, un prologue très étrange invoque une mystérieuse réunion d'hommes silencieux ; cela doit venir du poème "La Conférence des Oiseaux" cité dans le livret. Mais je ne vois vraiment pas le rapport avec le reste !
Donc, une pièce formidablement interprétée, magnifiquement mis en scène, dans le décor minimal qui sied aux Bouffes du Nord, texte intéressant mais finalement moins renversant que "L'homme qui", et une mise en contexte que je ne comprends pas.

EIC - Poppe music (Cité de la Musique - 9 Décembre 2016)

Pascal Dusapin - Jetzt genau !

C'est un petit concerto pour piano et six instruments, qui ne peuvent marcher par fusion de timbres. Des séquences très variées s'enchaînent, qui vont d'une clarinette très jazz klezmer, à des passages presque post-romantiques. Spectaculaire et charmant.

pascal dusapin, cornelius meister

Agata Zubel - Double battery

Franchement, à part que c'est très bruyant (saturé d'instruments qui crient, crissent et vrombissent à qui mieux mieux), je ne trouve pas grand-chose à en dire.

Ennio Poppe - Brot

C'est une pièce pour cinq instruments, tirée d'un opéra autour de Robinson Crusoé. C'est vif, plaisamment de plus en plus agité, avec pas mal d'humour, de la virtuosité, bref, bien.

Ennio Poppe - Kopper

Cette longue pièce pour grand orchestre est aussi tirée d'un opéra. Le résultat est plus lyrique, mais me laisse guère de souvenirs.

Ailleurs: Michèle Tosi

samedi 14 janvier 2017

Planning Janvier-Février 2017

Ouf, juste dans les temps, puisque les festivités ne commencent que demain ! Programme léger, qu'il va falloir épaissir en cours de route ...


jeudi 12 janvier 2017

Jeanne Added - Be Sensational (Elysée Montmartre - 7 Décembre 2016)

J'avais vu Jeanne Added au début de cette tournée, avant la sortie de l'album "Be Sensational", il y a plus d'un an et demi, au festival LFSM. La voici en fin de tournée, pour trois concerts à l'Elysée Montmartre (où j'ai l'impression de n'avoir jamais été avant).

En première partie, John Greaves bénéficie d'un son médiocre qui engloutit sa voix et les instruments. Quand enfin un morceau me titille l'oreille, je finis par me rendre compte que c'est une reprise, lourde et sale comme il faut, de "Working Class Hero"... Jeanne Added vient ajouter sa voix pour la dernière chanson. Bon, c'eut été mieux au Triton ...

Après l'entracte, les choses sérieuses commencent. Son puissant et impeccable, lumières soignées, tout a pris plus de présence et d'ampleur. Chaque chanson de l'album devient une épopée, architecturée, avec des envolées, des reprises, de fausses fins, une plus grande épaisseur sonore aussi, et une souplesse dynamique impressionnante.
A la batterie, Anne Paceo a été remplacée par Emiliano Turi, plus brutal, parfois trop, mais cela donne une puissance rythmique formidable dans les parties techno trance enfiévrées. Il est parfois complété par Marielle Chatain, qui joue des percussions électroniques, en plus des claviers et de la voix. Narumi Hérisson continue d'assurer l'essentiel des claviers, discrète et presque dans l'ombre.
Et bien sur, devant, happant la scène, chantant, jouant parfois de la basse, mais aussi dansant, invectivant et enflammant le public, il y a Jeanne Added, Là on en sentait le stress et la libération d'adrénaline, aujourd'hui on ressent le plaisir d'y aller, de sauter, de courir d'un coté de l'autre, elfe bondissante et heureuse, confiante, complice, partageuse, acceptant l'énergie du public, s'en nourrissant et la renvoyant.
Vers la fin du concert, deux inédits : mais après la jubilatoire revisite des morceaux maintenant bien connus de "Be Sensational", je les trouve encore un peu chétifs et hésitants ; il faudra les réentendre quand ils auront mûri.

2016/12/07 : Jeanne Added à l'Elysée Montmartre